L’A.M.P. en Belgique

TINKIE nous propose un article sur son expérience d’A.M.P. en Belgique

L’article de Kaymet sur l’A.M.P. aux Pays-Bas m’a inspiré afin d’établir une comparaison avec notre système belge.

Je pense malgré tout que chaque centre est différent, même ici en Belgique.

Le premier gygy que j’ai vu a évoqué un vague problème d’OMPK pour moi mais n’a pas creusé, c’est logique, c’était notre première consultation post « arrêt-pilule ».

Le deuxième a identifié le même soucis (ouf), et m’a prescrit du Clomid, sans pour autant nous suivre et faire des échos de contrôle. La troisième voulait me remettre sous Clomid, mais au vu des effets secondaires que j’ai pu expérimenter, elle nous a conseillé de nous adresser à l’un des deux plus grands et proches centres de chez nous. Nous nous sommes assez naturellement rendus à Bruxelles, au centre PMA qui bénéficie de la meilleure réputation de Belgique (pas mal de couples étrangers y viennent, de France, d’Italie, des Pays-Bas, et même d’Arabie Saoudite).
C’est la première fois que je me suis sentie « à ma place », à discuter de choses « concrètes » avec des médecins « spécialisés ». Je vais donc développer tout ça dans les différentes parties identifiées par Kaymet.

La gestion du temps

Le premier rendez-vous dans le centre PMA nous a valu +/- 3 semaines d’attente. J’ai été assez étonnée connaissant la réputation, finalement, ça « tourne » bien, le centre est très fréquenté, mais la gestion y est efficace. Certes, ça fait un peu usine, certes nous sommes des numéros, ou plutôt des codes-barres, mais nous sommes bien suivis au moins. Ce premier rdv sert à faire le point avec un gynécologue. Ils conseillent d’apporter notre dossier afin qu’ils puissent avoir une idée sur ce qui a déjà été fait. Dans notre cas, le dossier était assez mince puisque c’était notre première vraie démarche en PMA, le gygy nous a donc prescrit une écho pour moi, un spermo pour Pilou et une pds pour tous les deux.
Le deuxième rdv permet de faire le point sur les différents résultats et d’entamer un traitement. Vu les excellents résultats de Pilou et la 3e confirmation de mes OMPK, la gygy nous lance sur un protocole de stim simple. Je commence des injections, j’ai des échos de contrôle et pds tous les 2-3 jours, que je peux faire chez mon gynécologue de ville, qui faxe les résultats à l’hopital et le « DM » (Daily Monitoring ou Planning Journalier) rappelle les patientes entre 14 et 18h pour donner les instructions. J’ai continué +/- 3 semaines mais je ne répondais pas du tout au traitement, et début janvier 2013, on a la chance de tomber sur une super sage-femme qui nous conseille de reprendre rdv avec le gygy qui nous a reçu la 1ere fois. Sans elle, je crois que j’étais partie pour une hyper-stim, elle nous a stoppé à temps.
Le troisième rdv a été bénéfique car suite à ma « non-réponse » au traitement et à mon problème d’OMPK, le gygy nous envoie vers un service spécial qui dirige une étude spécifique – la MIV (article à venir prochainement à ce sujet).
La gestion de l’humain
La secrétaire à l’accueil est sympa mais comme elle est seule à l’accueil, si il y a un « coup de feu », faut pas trop la pousser. Lorsqu’il y a beaucoup de monde, ou au contraire si on a un rdv un dimanche ou jour férié, il y a des bornes qui permettrent de s’inscrire  en ligne.
Nous avons eu de la chance (mouis, si on veut) car pour la MIV, il y a 2 gynécos principaux et 4 infis. Avant, lors de la stim simple, j’ai du avoir 6 ou 7 sage-femmes/gynécos différents pour les contrôles.
Lors du traitement, je suis obligée de passer par chez eux. C’est un peu embêtant car de chez nous à Bruxelles, nous avons +/- 85km, mais heureusement, Pilou est assez flexible dans ses horaires, et ma collègue et ma chef sont sympas, je peux donc m’absenter quand c’est nécessaire.
Les infirmières essaient de fixer les rdv pour que ça nous arrange tous les deux en fonction du boulot, et même pour une ponction, elles tentent de calculer pour que les jours d’absence soient limités (ponction ou transfert le w-e si possible).
Ce sont les 2 gygys principaux qui font les échos de contrôle et qui donnent les instructions aux infirmières pour le traitement. La ponction est faite par un des 2 gynécos, celui qui dirige l’étude. Par contre, les résultats de la ponction ne nous sont pas communiqués immédiatement. Le planning appelle quelques jours plus tard pour fixer la date du transfert et juste avant le transfert, c’est un biologiste qui donne les résultats. C’est seulement à ce moment-là qu’on sait combien d’embryons on a. Dans ce protocole, on ne peut en implanter qu’un embryon si on a moins de 35 ans.
Les infirmiers qui nous amènent dans la salle d’attente et les médecins qui nous prennent en charge sont en général très sympas et les hommes peuvent assister au transfert, une fois équipés de l’uniforme bleu très seyant lol.
Après le transfert, ça se corse chez nous. On retourne dans la chambre et on nous dit de patienter 1h avant de repartir. Si ça nous chante de partir plus tôt, libre à nous. En partant, on ne nous donne que très peu d’infos, moi qui aime bien m’organiser et savoir tout ce qu’il va se passer, je me suis vraiment sentie perdue. On nous donne juste des papiers pour rappel de continuer l’utro, l’oestrogel, mais rien sur l’après transfert. On attend donc impatiemment le jour de LA pds, avec le résultat communiqué par le Planning Journalier. Encore une fois, après le verdict (2x négatif pour nous), on est un peu sur le carreau, on sait pas trop quoi faire. Après un bref appel aux infirmières de l’étude, on se remet en selle pour un prochain cycle.
Le côté administratif
La prise de rdv est très simple, un coup de fil, les documents à remplir au préalable sont disponibles sur le site internet du centre, donc gain de temps. Tous les examens et consultations sont facturés et nous sont envoyés quelques semaines après qu’ils aient eu lieu.
Chez nous, la mutuelle prend en charge les traitements, en général pour 6 cycles (6 stim simples, 6 iac, 6 FIV. Pour la MIV, c’est un peu différent car les résultats sont un peu moins bons, +/- 20% de moins qu’avec une FIV classique, du coup, comme c’est une étude, la mutuelle rembourse 6 essais, mais l’hopital prend en charge 6 essais de plus, donc 12 essais en MIV). On introduit une demande, la mutuelle envoie son accord à l’hopital mais en général on peut commencer directement, ce n’est qu’une formalité.
On signe bien entendu des documents pour donner notre accord sur les procédures, et la gestion de tout ce qu’ils congèlent pour nous.
Pilou et moi avons une carte d’identification munie d’un code-barres qui sert lors du transfert car le matching est automatisé, ou dois-je dire robotisé.
Jusqu’à présent, tout le côté administratif est vraiment facile à gérer, a été présent au début de la prise en charge mais est pratiquement inexistant lorsque tout est lancé.
Le côté médical

Le principe de la MIV est assez semblable au protocole de la FIV.

Ce qui change, c’est que la stimulation pour obtenir les ovocytes est remplacée par la ponction d’ovocytes de petite taille. Ils les font arriver à maturation dans un liquide de culture et une fois qu’ils sont de bonne taille, ils choisissent les champions, qu’ils fécondent in vitro avec les champions de Pilou.

Et puis le reste est identique, le transfert, les 15 jours d’attente et le verdict.

La transparence sur les résultats

En général, nous n’avons aucun retour sur les résultats de pds, et quelque part, tant mieux car on a déjà pas mal de choses à gérer sans devoir se préoccuper des taux des pds…
Par contre, quand c’est le gygy de l’étude qui fait l’écho, il nous explique toujours correctement ce qu’il en est, la taille de l’endomètre, la taille des folicules, la suite probable du traitement… Quand ce n’est pas lui, c’est plus flou, le responsable de l’écho rempli juste les papiers et on doit retourner voir les infirmières de l’étude.

Après la ponction, pas d’infos non plus sur le nombre qui a été prélevé mais avant le transfert, un biologiste vient nous faire un rapport sur combien ont été prélevés, combien sont arrivés à maturation (puisqu’en MIV, ils grandissent in vitro), combien ont été fécondés et combien sont implantés/conservés.

Et quid des dons de gamètes ?
Pour l’instant, pas d’infos à ce sujet car nous n’y sommes pas encore (et espérons ne pas devoir ajouter de FIVDO à notre liste PMA), mais d’après ce que j’ai déjà pu lire, nous avons en Belgique des dons directs et des dons croisés.
Si j’en apprends un peu plus, je vous en ferai part.
Tinkie

Commentaires à propos de cet article (7) :

  1. Je te remercier Tinkie pour ces renseignements. Mon mari et moi devons passer par le don, et nous avons choisi une clinique en Belgique (notre premier rdv sera en début août). Est-ce qu’il serait possible de parler par MP ? Si tu es disponible bien sûr !
    Gros bisous, et je vous souhaite de tout coeur que ça fonctionne vite !

  2. Bonjour titpouce, je serai ravie de t’aider, même si je n’ai pas l’expérience, ni beaucoup d’informations à ce sujet. Je t’attends par MP alors 🙂
    Bisous!

    1. TINKIE et TITPOUCE nous ne sommes pas sur un forum, il n’y a donc pas de messagerie privée.
      Mais si vous le souhaitez toutes les deux, je peux vous faire parvenir vos adresse mail respectives.

      1. Irouwen, nous savons très bien que nous ne sommes pas sur un forum, nous nous étions comprises !
        Mais sinon, merci pour l’adresse mail, nous avons pu d’ores et déjà échanger.

  3. Merci Tinkie pour ton témoignage sur l’AMP en Belgique et surtout la MIV. Je suis française en couple lesbien, j’ai donc fait le choix de la Belgique au début de mon parcours en IAD dans le même hôpital que vous je pense à Bruxelles, personellement je n’en garde pas un très bon souvenir. Le premier médecin qui nous a reçu a été expéditif mes OPK étaient déjà connus je suis partie pour 6 IAD. IL tardait souvent à me rappeler, le faisait pour finalement me dire de venir le lendemain ou parfois 3 jours après ce qui me paraissait suspect, les IAD étaient pratiquées par des infirmières ou des étudiantes infirmières… Après un détour en Espagne pour une FIV et une IAD où j’ai enchainé les hyperstim, retour en Belgique dans un autre centre pour une MIV. Le traitement est en effet un peu plus léger que celui de la FIV, j’ai su le jour même combien j’avais d’ovocytes ponctionnés mais en bonne OPK j’en avais déjà des matures qui ‘ont été réimplantés en priorité une fois fécondés( 2 jours après). La MIV comme la FIV permet d’avoir des brybrys  » surnuméraires » pour un TEC ou plusieurs et est beaucoup moins risquées en terme d’hyperstim pour les OPK.

  4. Oups locksie, c’était à Jette le premier centre? Comme je le disais, je pense que chaque centre est différent, et dans un même centre on peut bien ou mal tomber… J’ai énormément de chance d’être dans le programme MIV car les infirmières et les gygys qui me suivent sont juste charmants. J’ai eu ma ponction pas plus tard que ce matin et le gygy est revenu me voir après pour me dire combien il en avait prélevé. Par contre, j’en avais aussi qui s’étaient plus développés que les autres et le gygy me les a prélevé préventivement lundi. Transfert prévu dimanche, je croise pour que les ptits gars soient en pleine forme^^
    Je sais pas où vous en êtes dans le traitement, mais je vous souhaite un beau résultat très vite 🙂

  5. Super intéressant ! J’avais entendu parlé de la MIV et je sais qu’elle ne se pratique qu’à Béclère en France.

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