PMA et GPA: l’enquête secrète de l’Académie de médecine (Le figaro)

Voici un article du Figaro.fr qui révèle une enquête auprès des gynécologues par l’Académie de médecine.

Plusieurs points à soulever qui m’interpellent:

  • Une fois de plus, et ce qui est encore plus grave de la part de médecins, on n’évoque la Gestatation Pour Autrui que sous l’angle des homosexuels et de l’indication « sociétale ». Or la Gestation Pour Autrui a vocation à répondre à une vraie pathologie d’infertilité de couples hétéro (utérus mal formé ou inexistant, utérus abimé, adénomyose, endométriose extrème, pathologies immunitaires ou avec anti corps qu’on ne sait pas traiter). Il faut certes se pencher sur les pratiques relatives aux parcours de couples homo, mais ne pas oublier les couples hétéros pour lesquels c’est la seule solution car il y a une pathologie sous jacente.
  • La forme d’une enquête secrète, et donc de résultats secrets ou au mieux partiels, alors qu’un débat est nécessaire!
  • L’objectif de l’enquête : s’agit il de trouver les moyens de dire que la pratique est quasi inexistante et donc d’en conclure qu’il n’y a pas besoin de légiférer sur le sujet, ni même d’en débattre ? Est ce une nouvelle façon de mettre dans l’embarras des gynécologues compatissant qui essaient d’aider des couples qui ont déjà un lourd passé en AMP et leur faciliter la vie? Pourquoi ne pas s’adresser dans ce cas là au tribunal qui acte la nationalité française d’enfants conçus à l’étranger par GPA afin d’avoir, tous couples confondus, un ordre de grandeur plus parlant ?

Je vous laisse vous faire votre opinion sur le sujet (qui relève probablement d’un cas de conscience pour chacun, pour autant ici nous partons du principe que si MON infertilité peut être traitée alors TON infertilité doit être traitée, que chacun est libre de se donner ses propres limites, en refusant par exemple la congélation des embryons non implantés,  mais bien moins légitime à en donner aux autres dont il ne vit pas la souffrance si particulière) et surtout sur le traitement du sujet.

PMA et GPA: l’enquête secrète de l’Académie de médecine

Par Stéphane Kovacs

  • Publié le 23/07/2013 à 20:24

Observation d'un embryon au centre d'assistance médicale à la procréation de Bayonne.

INFO LE FIGARO – Un questionnaire confidentiel vient d’être envoyé aux gynécologues pour faire l’état des lieux de ces pratiques.

Est-ce un «petit pas vers la PMA et la GPA pour tous», comme aimeraient le croire certaines associations de familles homoparentales? Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’en matière d’éthique médicale l’initiative est inédite. Un questionnaire portant sur leur expérience et leur opinion sur l’assistance médicale à la procréation (PMA) pour les couples de même sexe vient d’être adressé aux gynécologues obstétriciens par l’Académie nationale de médecine. Cette «enquête confidentielle», menée «notamment» pour le compte de l’Académie, explique une lettre d’accompagnement, et avec l’aide du Collège national des gynécologues obstétriciens français, s’inscrit dans le cadre d’un «groupe de réflexion sur l’ouverture éventuelle de la PMA et de la GPA à des indications non médicales». Un rapport prenant en compte les résultats de cette enquête, précise le courrier, sera rédigé avant la fin de 2013…

La lettre, signée des professeurs Pierre Jouannet et Roger Henrion, tous deux spécialistes de PMA, est explicite: «Lors des débats (sur la loi Taubira, NDLR),les possibilités d’ouvrir l’accès de ces couples à la PMA et à la gestation pour autrui (GPA) ont régulièrement été évoquées, écrivent-ils. Ces possibilités seront peut-être prévues dans de prochains projets de loi après un débat qui devrait être organisé sur le sujet, notamment par le Comité consultatif national d’éthique.» Quant au questionnaire, il porte sur le nombre de «couples homosexuels souhaitant devenir parents» reçus en 2011 et en 2012 et les «types de demande» (PMA ou GPA, en France ou à l’étranger). Il se termine par les questions: «Pensez-vous que la PMA devrait être accessible aux couples homosexuels en France? Si oui, devrait-elle être prise en charge par les caisses d’assurance-maladie?» Sont ensuite demandés des renseignements sur l’âge et le lieu d’exercice du médecin, qui peut rester anonyme.

Vous pouvez lire la suite de l’article ici.

Par contre, dispensez vous de lire les commentaires, qui sont comme d’habitude plein d’ignorance et de haine mêlées de ceux qui ont de la chance envers ceux qui n’ont d’autres alternative que de se tourner vers l’AMP pour réaliser leur rêve de fonder une famille.

Commentaires à propos de cet article (10) :

  1. Justement, je viens d’en entendre parler à la radio sur RMC,.. Je ne sais pas si on pourra la trouver sur le net, je suis tomber dessus par hasard.. Je n’ai partout entendu , j ai pris cela de court. Grosso modo le débat GPA était exclusivement centré sur les couples homo, jamais la GPA n’a été exprimé dans le cas seul et essentiel de femmes ayant une pathologie lourde (hétéro ou homo) , le débat tendait a dire qu’il fallait que les médecins se regroupent , se mettent d’accord pour refuser de répondre au formulaire (anonyme mais selon, ils peuvent savoir de qui émane les réponses), que l’académie de médecine serait indépendant du gouvernement . (Aurait il été informer de ce questionnaire ? Qui l’´a réellement commander ? Le ministre de la santé informé ? ) les chiffres restent confidentiels quoi qu’ils arrivent, et qu’il y aurait des gynecoś qui aident les couples homosexuels dans leurs démarches voir même des doutes dans des GPA.
    Ah oui et aussi le fait que ce questionnaire sorte comme ça mine de rien pendant les congés est suspect..
    Ce questionnaire fait débat … Il y aura une suite… C’est certain.

      1. Pas grand chose comme info, mais un peu houleux la discussion sur RMC ,iil serait intéressant de pouvoir la retrouver en lien plus tard .

  2. Du venin sur Twitter .. Incroyable de parler d’une chose que l’on ne vit pas… Toute situation mérite débat, il y a des sujets plus ou moins sensible, des compromis sont possible, mais ayons des débats avec les personnes concernées, et balayez devant votre porte avant de décider qui mérite quoi !

  3. Je suis tout à fait d’accord avec toi sur ton premier point. Je trouve qu’on fait trop souvent l’amalgame GPA = couples homs, alors que non, cela peut-être une solution pour l’infertilité! Dans notre cas, on s’était toujours dit que nous y aurions recours au cas où je serai la source du problème. Ce n’est pas le cas, mais je reste très ouverte sur cette belle possibilité d’avoir des enfants autrement

  4. Psit, juste une petite remarque, est ce que dans l’article au 1er sigle utilisé vous pourriez mettre la signification entre parenthèses ? Parce que j’ai du réfléchir pour trouver que GPA = gestation pour autrui mais c’es pas tjs évident. Y a des termes comme la FIV qui sont passés dans le langage courant mais pour la GPA y a encore tellement à faire que sur le coup je n’ai pas tilté avec le sigle.

  5. J’avoue que ça me gêne que les sujets de la GPA ou la PMA ne soient évoquées que lorsqu’il s’agit des couples homos. Encore une fois les couples hétéros passent à la trappe.

  6. Bonjour,
    J’ai découvert par hasard votre site et je salue votre démarche.
    Je partage votre sentiment d’étonnement sur l’association exclusive GPA et homoparentalité. J’ai été déçu que le questionnaire de l’Académie ne vise qu’exclusivement le recours à la GPA pour les homosexuels. C’est assez absurde parce que les couples de gays ne s’adressent pas à des gynécos pour avoir des infos sur la GPA !
    Pour votre suggestion d’interroger les TI qui délivrent les Certificats de Nationalité Française pour avoir une idée du nombre de GPA, sachez que les pièces à fournir ne permettent pas d’identifier un parcours de GPA, et que d’autre part, il n’y a pas que les parents d’enfants nés par GPA qui demandent des CNF.
    Pour connaître les chiffres, il vaut mieux s’adresser à notre association.
    Dominique Mennesson
    Co-président de l’association C.L.A.R.A. (http://claradoc.gpa.free.fr)

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