Don d’ovocytes et insuffisance ovarienne très précoce



Voici le témoignage de ClairAnnEspoir, qui souhaitait partager avec le collectif Bamp ses réflexions au sujet du don d’ovocytes pour répondre à une insuffisance ovarienne très précoce.

Insuffisance ovarienne (très) prématurée

On a 26 et 27 ans quand on nous annonce ce diagnostic… en nous disant « on ne sait pas si on va y arriver, mais ce qu’on sait  c’est que ça va être compliqué »…

Au final, mon parcours se résume à « seulement » 2 FIV (une sans ponction et une ponction blanche), une fausse couche d’une grossesse « miracle » à 9 SA et a une FIV DO qui a changé ma vie (tout ça en moins d’un an).

Aujourd’hui je suis, depuis presque 2 mois, maman d’une jolie petite princesse et je tiens à vous faire part de quelques phrases/réflexions qui nous ont aidés à avancer vers la démarche du don d’ovocytes, certaines m’ont même vraiment émue…

Une gynéco a une soirée débat sur le don d’ovocytes évoque les liens in utero, pour elle des tas de choses sont transmises dans le ventre entre la maman et l’embryon, elle dit même « et encore on ne sait pas tout ! » et selon elle, « un même embryon ne se développerait pas de la même façon dans le corps de deux femmes différentes ! »

On s’en doute mais c’est tellement bon à entendre de la bouche d’une spécialiste… j’ai besoin de lui mais il a besoin de moi pour exister…

Sur le blog de Crevette versus univers, j’ai lu ça, et ça m’a donné les larmes aux yeux :

§           2/3 d’acquis

§           1/3 d’inné

§                       Dont 50 % de moi

§                       Dont 50 % d’inconnu

§           Donc au final 5/6 qui ne dépendent que de mon couple, de l’éducation et des valeurs que nous allons transmettre

Et oui, c’est mathématique, notre enfant nous ressemblera !

 

 

 

Pr Frydman dans son livre Les Secrets des mères, écrit :

« Après un don d’ovocytes, je dis souvent aux femmes enceintes, lorsqu’elles doutent du lien à celui qu’elles portent, que l’accouchement est irremplaçable et fondateur. C’est vous qui le poussez au monde. »

Il écrit aussi :

« Aux parents qui doutent de ce mode de filiation, je conseille de lire les pages des faits divers des journaux. Elles sont la preuve que le même sang ne garantit pas la pureté des sentiments et des actes. »

Puis comme on prône la parité, j’ai aussi entendu cette phrase : « Le papa donne ses gènes et la maman le porte ! » bel équilibre, non ? 

Voilà, je ne pouvais garder pour moi ces quelques réflexions qui j’espère pourront aider certain(e)s à avancer dans leur réflexion (dans un sens ou dans un autre).

 

ClairAnnEspoir

Commentaires à propos de cet article (24) :

  1. Bonjour clairannespoir, un grand merci pour ton témoignage. Tu avais en effet lu la démonstration mathématique sur mon site :-). Merci pour tes réflexions qui je suis certaine feront avancer certaines d entre nous.
    Crevette

    1. Contente d’avoir retrouvé l’auteur de cette démonstration mathématique qui m’avait fait tellement de bien ce jour-là! merci à toi! je vais essayer de te citer dans l’article si j’arrive à le modifier bien sûr…

  2. Merci ClairAnnEspoir pour ce témoignage.
    Tu as bien raison… En te lisant, j’ai le souvenir de certaines phrases prononcées par ma
    psychanalyste ! C’est tellement vrai. On ne soupçonne pas la force et le pouvoir de ce qui se passe in utero.
    Vive le don !
    Bises à toi et à ta princesse.

  3. Merci pour ton témoignage qui est très juste et rassurant.
    Bien qu’en insuffisance ovarienne, j’ai eu la chance d’avoir un ovocyte gagnant. Après mon accouchement, j’ai repensé à tout ça et ma pensée a été que quelle que soit l’origine des gamètes, l’enfant qu’on met au monde c’est le nôtre. l’Amour est plus fort que l’ADN. (oui c’est un peu culcul comme phrase…)
    Je suis persuadée que les parents adoptants pensent aussi la même chose. C’est l’Enfant qui compte !

    1. OUi c’est ce qui est important, c’est l’amour
      Ce qui compte, c’est la relation que nous établissons avec l’enfant.
      Les liens du sang, ne peuvent rien contre ça……….
      Sinon, tous les enfants maltraités, torturés, tués par leur « parents de sang » ne devraient pas exister.
      Pourtant, ils existent, malheureusement.

  4. Ton témoignage me touche tout particulièrement car je vais prochainement entrer dans une démarche de don d’ovocyte. Pour résumer mon parcours : il y a 1 an, on me diagnostique une IOP sévère…j’ai 33 ans . Cette annonce est très dure à gérer mais rapidement on propose de tenter une FIV; c’est une porte qui s’ouvre à moi mais qui malheureusement se ferme très rapidement. Premier essai qui se transforme par défaut en insémination car, malgré le traitement hormonal de cheval, mon corps ne répond pas à la stimulation. Suite à cet échec, on m’annonce que la technique ne peut rien pour moi et que je n’ai plus accès à la FIV. La porte de l’intra-conjugal à peine ouverte se referme déjà !!! les semaines et mois qui ont suivi ont été particulièrement difficiles….je l’ai vécu et le vis encore comme une forme de deuil. J’étais prête à subir tous les examens et traitements possibles , à retenter encore et encore si j’avais pu et voilà qu’on me dit qu’on ne peut plus rien pour mon mari et moi en intra-conjugal. Tout cela en moins d’un an !!!
    il y a quelques jours, mon mari et moi nous avons décidé de nous tourner vers le DO et d’enclencher cette démarche. J’espère que dans quelques temps (mois, années), je pourrai vivre le bonheur d’être mère, tout comme toi. Mais je tenais à dire que si on n’est pas préparée à la PMA en général, on l’est encore moins au don d’ovocytes, à ce renoncement de l’intra-conjugal, à tout le cheminement intellectuel que cela suppose pour le vivre le mieux possible. Les témoignages positifs de couples qui ont vécu me rassurent et me redonnent de l’espoir. Je crois sincèrement que la grossesse, l’éducation et la transmission créent un lien puissant et relativisent les liens du sang… il n’empêche que cette situation n’est pas choisie et que cela constitue une véritable épreuve de vie !
    Pivoine.

    1. Non est pas préparés a tout ça, c’est certain…
      mais quand je vois ma fille aujourd’hui, je me dis que s’il fallait ça pour l’avoir dans mes bras, je recommencerai sans hésiter, c’est elle et aucun autre bébé que je voudrais…
      Je te souhaite bonne continuation dans ta démarche!

  5. J’ai posté un commentaire ce matin qui n’a pas dû passer … En gros je te disais merci pour ce témoignage réconfortant et motivant… J’ai appris ma ménopause en avril de cette année à tout juste 27 ans … On s’oriente vers le don également et le fait de te lire, de savoir que cet enfant sera bien le nôtre malgré tout, savoir que d’autres (jeunes femmes comme moi) sont passées par là me fait un bien fou … Je ne suis pas seule, nous ne sommes pas seuls !
    J’ai adoré ce que tu as dit sur la parité : on fait chacun la moitié du travail, c’est beau vraiment !
    Bref mon message est beaucoup plus brouillon que ce que j’avais écrit initialement mais merci : Mille mercis

    1. Je t’en prie, c’est pour cette raison que j’ai demandé s’il était possible de publier cet article car ces phrases m’ont fait un bien fou pendant notre démarche, alors je ne pouvais pas garder ça égoïstement !!
      Si tu as des questions ou si tu souhaites tout simplement qu’on se mette en contact, je suis tout à fait d’accord!
      L’IO est sans aucun doute difficile à vivre à n’importe quel âge, mais l’apprendre à notre âge, a fait pour ma part que je me sentais un « cas rare » un peu à part, et bien tu vois non tu n’es pas seule !!

      1. Coucou Claire, merci pour ta réponse ! c’est vrai je me suis sentie hyper à part, je trouvais des femmes ménopausées mais plus agées … Rares sont celles qui l’ont découvert à notre âge… ! Je serais ravie de pouvoir discuter avec toi, nous entamons les démarches pour le don. Comment puis je te contacter ? A très vite et mille merci encore une fois !

  6. merci à toi …. ici c’est un autre contexte mais en sortant de mon rendez-vous psy j’ai (nous avons) « pris » la décision de ne pas nous lancer dans une fiv 4 après 3 fiv et deux fausses couches à 9 SA et 11SA…. j’ai pourtant les médicaments et le feu vert de notre médecin et devais commencer ce soir … je dis oui au don ….c’est une visite en Espagne qui nous a fait basculer : un autre regard d’une bonne équipe médicale (la nôtre est top aussi) : c’était le petit déclic que j’attendais pour passer à un autre espoir… je me sens « revivre » après tant de souffrance…

    1. Comme toi, il m’a fallu un déclic… presque du jour au lendemain, c’était devenu LA solution à notre problème…
      Et je l’ai vécu comme toi, un nouvel espoir, et je peux te dire qu’il est grand cet espoir 🙂

  7. bonsoir je souhaite avoir des commentaire car jai une inssufisance ovarienne et menaupose maintenant esce que cest possible davoir recours a un ovocyte a 41 ans et plus de regles?????? bisoux a vous toute merci du soutien

    1. Un don d’ovocyte à 41 ans en France ça parait difficile…Je vous conseillerai d’aller voir un spécialiste A.M.P. au plus vite, il sera a même de vous apporter des réponses adaptées à votre cas. Courage Bouadma.

  8. Bonjour à tous,
    J’entame une démarche pour donner des ovocytes (rien ne dit encore que je serai éligible). Vos témoignages et questions nourrissent ma démarche car jamais je n’ai pensé que de mon ovocyte pourrait naître un enfant qui serait de moi. Je vois plutôt cela comme une transmission de « fertilité ».
    En effet, je me lance dans cette aventure suite à une IVG : j’ai deux enfants merveilleux et ne désire pas de troisième enfant. Cette troisième grossesse non désirée (les accidents n’arrivent pas qu’aux autres) et interrompue me conduit à la réflexion suivante : si je suis fertile et que je n’ai pas l’usage de cette faculté, autant en faire profiter des femmes qui n’ont pas ma chance mais ont un désir d’être mère.
    En outre, mon expérience en tant que mère m’a appris que le véritable lien avec l’enfant se construit tout au long de la grossesse, à la naissance (moment clé de la relation avec l’enfant, et je m’adresse aussi aux pères) mais surtout dans les premiers mois de vie partagée. Car cet enfant qui sort de vous est avant tout une personne à part entière, distincte de vous, que vous devez apprendre à connaître et avec qui il faut construire le lien. Ce n’est pas par ses chromosomes qu’un enfant est de vous mais parce que vous êtes là avec lui au quotidien pour faire vivre le lien de parenté.
    Alors, concevoir l’enfant avec vos ovocytes ou avec ceux d’une autre, quelle importance ? Cet enfant sera de vous car vous l’aurez porté, vu naître et accompagné depuis son premier jour.
    Je vous souhaite à tous de connaître la joie du regard de votre enfant qui vous voit comme le centre de son univers.

    1. Merci à toi pour ton initiative!!! Je trouve que ta vision de « transmission de fertilité » particulièrement intéressante. On dispose d’assez peu de témoignages de donneuses. J’espère que tu pourras aller au bout du parcours. Et n’hésite pas à nous raconter les étapes du processus, on a surement beaucoup à apprendre de la vision d’une donneuse, sur sa prise en charge, les embuches.

  9. MERCI MERCI MERCI.
    Notre parcours de FIV dure depuis 2 ans. Oligo athéno spermie sévère pour mon homme, IO pour moi. Après avoir digéré l’info, on part directement sur de la FIV ICSI. 1ère tentative avec dosages au maximum (hypo-répondeuse), ponction de 3 ovocytes matures, qui donnent 2 embryons de niveau 1. Le résultat est tellement peu satisfaisant, que le biologiste nous laisse le choix de faire le transfert ou non. On décide que oui. Miracle, test de grossesse positif… suivi d’une fausse couche à SG3.
    La deuxième tentative de FIV donne 6 ovocytes, mais seulement 2 embryons, niveau 1 et 2, et malheureusement un test de grossesse négatif.
    3ème tentative de FIV. 4 ovocytes prélevés. L’hôpital nous appelle : « il n’y pas d’embryon. C’est fini. On ne fera pas d’autre tentative intra-conjugale ». C’était la semaine dernière. Le biologiste a été très bien, et nous comprenons cette décision. Pour tout dire, épuisée par les traitements poussées au maximum et les 3 ponctions en un an, j’étais assez d’accord avec eux, sachant la chance infime que ça marche de toute façon.
    Alors quoi ? La douleur, d’abord, incommensurable, la sensation d’être vide, nulle, honteuse, le malheur de ne pas pouvoir faire ce plu s beau cadeau à l’homme de ma vie, lui faire un enfant, à ce mari drôle, aimant, qui soutient, qui supporte, qui encourage, et qui depuis le début permet à notre bateau de ne pas couler.
    La colère, aussi, mal placée, du « pourquoi moi », et cette sensation d’être seule dans un monde rempli de bébés et de ventre ronds. La culpabilité, aussi, de ressentir cette jalousie et parfois même cette rage vis-à-vis de ces futures mères de « bébés-couettes », toutes à leur bonheur et n’imaginant pas une seule seconde la souffrance qu’éprouvent certains couples pour faire un enfant.
    Et maintenant ? Envisager une FIV avec DO, peut-être. Mais là, les questions sont tellement nombreuses, la peur de porter l’enfant d’ « une autre », tout se bouscule dans ma tête, je suis fatiguée, il y a des questions qu’on ne devrait jamais avoir à se poser.
    Et puis je tombe sur ce blog. Et puis je lis votre témoignage. Et là, tout s’éclaire. Si nous avons la chance de bénéficier d’un DO, ce sera notre enfant tout de même, ce sera mon enfant, et je pourrai même lui transmettre des choses pendant la grossesse.
    Alors, MERCI. Tout comme les donneuses sont des fées qui illuminent la vie de personnes qu’elles ne connaissent même pas, Clairannespoir tu es une fée qui vient d’allumer la lumière dans mon tunnel.
    Je t’envoie toute mon affection pour ça.
    Nuticat

    1. Bonjour, je me reconnais tout à fait dans le témoignage de nuticat…mon amoureux et moi avons appris que c’était fini le 3 mai dernier, après 5 ans de PMA, 7 ponctions et seulement 2 FIV ICSI (lui souffre d’une cryptozoospermie et moi d’une IO). Nous sommes ensemble depuis nos 18 ans et devons fêter nos 19 ans d’amour dans un mois, mais aujourd’hui je ne vois qu’un trou noir. Je ne sais pas comment surmonter cette épreuve. Je me sens seule, vide, anéantie. Et effectivement en colère et jalouse de tous ces bébés et ventres ronds ! Je suis favorable au DO, ce qui n’est pas le cas de mon compagnon qui ne peut envisager cet enfant comme n’étant pas de moi…et considère que nous avons tout tenté et que la nature a décidé. bref, nuticat avez-vous eu recours au DO ? Comment cela a-t-il été accepté par ton conjoint, entourage ? Je souhaite de tout coeur que ça ait marché et que votre enfant soit en pleine santé. Amitiés

  10. re-bonjour Aurélie,
    Après la (longue) description de notre parcours, ma réaction plus précisément à ton commentaire. J’avoue que je reste un peu sans voix, je ne sais pas trop quoi dire, tellement j’imagine à quel point ce doit être difficile de ne pas envisager les choses de la même façon avec son conjoint. Malgré toutes nos épreuves, nous la chance d’avoir toujours été d’accord avec mon époux, et je crois que ça nous aide à tenir.
    Est-ce que vous voyez en PSY ? pour nous, ça a été hyper salutaire . Nous n’aurions pas pu construire le même parcours sans ça. peut-être que ça pourrait vous aider ?
    Je vois très bien ce que tu veux dire quand tu parles de trou noir, et c’est bien pour ça que nous nous tournons petit à petit vers l’adoption : parce que même si je ne sais pas si nous irons au bout de cette démarche, je ne peux pas envisager le vide, le pas-de-solution si l’AMP échoue.
    Et par rapport aux grossesses et bébés qui t’entourent, je ne sais pas comment tu réagis, mais pour ma part, je fréquentais mes amies enceintes avec le sourire, j’offrais des cadeaux aux nourrissons, et puis la nuit je pleurais toutes les larmes de mon corps. Jusqu’au moment où j’ai réalisé que j’allais trop loin, que mon mari ne pouvait plus le supporter, et que si je continuais, j’allais lui aussi le perdre. C’est lui qui m’a donné la solution, avec ses mots à lui : « Arrête de t’infliger ça. Protège-toi. Eloigne-toi de ces gens, fuis ces conversations !!! ». Au début, j’ai pensé : « comme si c’était possible, comme si j’avais le choix… »
    Et puis j’ai essayé. Vraiment. En expliquant, sans agressivité, mais fermement. Bilan : je n’ai jamais vu la fille de ma cousine qui a 7 mois, je ne mange plus avec mon amie enceinte jusqu’aux yeux, je ne participe pas aux félicitations lors des annonces de grossesse, et quand ça parle de bébé, je pars dans une autre pièce. BILAN : je vais MIEUX !! Beaucoup mieux, même. Alors tant pis pour ceux qui me traiteraient d’aigrie : aigrie, oui, mais moins malheureuse.
    Je t’embrasse avec beaucoup d’affection,
    Nuticat

  11. Je crois que mon précédent commentaire (antérieur au dernier) n’avait pas marché. Je le reposte ici :
    Bonjour Aurélie,
    C’est presque drôle (si on veut), car ton commentaire, presque deux ans après le mien, a fait remonter ce dernier que pour tout dire, j’avais presque oublié que j’avais écrit. Où en sommes-nous depuis ? Certaines choses n’ont pas changé, d’autres oui, en revanche. Ce qui n’a pas changé, malheureusement, c’est que nous n’avons toujours pas d’enfant. Ce qui a évolué, par contre, c’est notre parcours, et notre façon de voir certaines choses. En résumé : suite à notre dernière tentative, on nous a proposé de nous mettre en liste d’attente pour une fiv do, en ne nous laissant pas beaucoup d’espoir non plus : « y’en a pour entre 3 et 4 ans d’attente, surtout si vous ne ramenez pas une donneuse » « on n’est pas du tout sûr que vous puissiez profiter d’un don un jour »… Autant dire, assommant. En plus de ça, au départ je n’étais pas super convaincue : malgré ce que me disait les médecins, je me disais que peut-être un don de sperme était envisageable, je n’arrivais pas à accepter l’idée qu’on ne propose que la solution du DO, alors qu’on avait tous les deux des problèmes. Je pense, avec du recul, que je ne voulais pas avoir l’impression de porter seule la raison de nos échecs. Et puis, il faut du temps pour accepter l’idée de ne pas transmettre ses gènes. Je ne dis pas que j’aurais préféré passer par du don de sperme, je pense même que non, mais ce que je veux dire, c’est que j’aurais voulu qu’on nous donne le choix. Mais pour les biologistes, aucune chance.
    Bref. Notre psy m’a BEAUCOUP aidée à ce moment-là, pour détricoter ce que signifier la maternité et comment on pouvait accepter de passer par un DO. J’ai fini par intégrer cette idée, vraiment, et finalement sans trop de difficultés.
    Restait l’idée de l’attente, insupportable, alors nous avons décidé d’aller à l’étranger. Très vite. On s’est fait accompagnés par une association, et puis direction l’Espagne. L’accueil à la clinique à Barcelone a été très agréable ; en même temps, à partir du moment où vous êtes « clients », le paradigme change. On a très rapidement bénéficié d’une donneuse jeune (19 ans) qui a donné 8 ovocytes matures. Pour nous, c’était une révolution ! Fécondés avec le sperme de mon mari, nous n’avons obtenu qu’un seul embryon. La claque. Quantitativement, nous avions eu un résultat moins bon qu’avec mes propres ovocytes ! Qu’est-ce que ça signifiait ? Pourquoi utiliser les gènes de quelqu’un d’autre alors ? Le jour du transfert, j’ai ressenti ça bizarrement. Les fois précédentes, en intra-conjugal, les transferts m’avaient emplis d’un bonheur incommensurable et d’espoir. Cette fois là, c’était différent. J’avais vraiment l’impression d’ « adopter » un embryon, et je culpabilisais à cette idée. Heureusement, mon mari a été super compréhensif et aidant sur ce coup-là. Avec plus de recul, je crois maintenant que nous avons surtout été trop vite, et que finalement, je n’étais pas encore complètement prête. En fin de compte, l’accroche ne s’est pas faite, et cette tentative m’a laissée à l’époque plus abîmée que jamais : comment interpréter ce mauvais résultat ? La difficulté, c’est que nous étions seuls dans cette démarche, avec aucun médecin en France vers lequel nous tourner.
    Alors, nous avons imaginé par nous-même la solution. Puisque ça ne marchait pas en FIV DO, nous allions passer par du double don, histoire de se donner le maximum de chances. 6 mois plus tard, nous étions en république Tchèque (au passage, de notre point de vue, c’est moins cher et aussi bien que l’Espagne !) pour une fiv double don. Nous avons obtenu 7 beaux embryons !! que nous avons poussé en 4 beaux blastocystes 🙂 🙂 Cette tentative a été très différente de la précédente. Cette fois-ci, j’étais prête, et je commençais même à trouver curieux de pouvoir avoir des enfants sans avoir recours au don, tellement c’était intégré ! 😉
    Nous avons transféré deux blastocystes, et congelés les deux autres. Malheureusement, ça n’a pas marché.
    Avant de partir chercher nos petits congelés, nous avons décidé d’aller les voir les pontes de la question à Paris, où nous avons poussé les examens dans tous les sens, pour être sûrs de ce que nous faisions. Il en est ressorti que la fiv DO était indiquée, mais pas du tout le double don ! Quel confort d’être à nouveau accompagnés pour faire des choix. Vu notre dossier, l’équipe de Paris nous a même proposé de faire une dernière tentative en intra-conjugal. Bonjour le rétro-pédalage !
    Nous étions en train de nous préparer pour ça, ultime tentative intra-conjugale à Paris en juillet prochain, quand un événement inattendu est venu tout bouleverser : nous avons une donneuse à Toulouse, au bout d’un an et demi d’attente (seulement) !!! c’était il y a deux semaines. Du coup, cela étant une vraie chance, nous avons accepté, et sommes donc en tentative avec DO, avec transfert prévu à la fin du mois !
    En parallèle, nous avons commencé les démarches pour une demande d’agrément pour l’adoption… A vrai dire, je ne suis pas du tout sûre que nous ayons envie de ça. Mais nous aurons le temps de réfléchir ! les démarches sont longues, nous vieillissons, alors nous ne voulons pas perdre de temps. Si finalement ça ne nous correspond pas, ou si la nature nous accorde enfin ce bébé, nous pourrons toujours renoncer !
    Voilà pour les faits. Le ressenti dans un prochain commentaire !
    Amitiés
    Nuticat

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