Menace sur le programme Québecois de Procréation Assistée

ACIQ

Article en solidarité avec les couples infertiles Québecois et l’association qui les représente, de l’autre côté de l’Atlantique. L’ACIQ (Association des Couples Infertiles du Québec), défend depuis plusieurs années les droits des couples infertiles.
Dernièrement nos amis Québécois ont du se mobiliser contre la menace de modification dans le programme de procréation médicalement assisté. Ils souhaitent qu’il soit maintenu tel qu’il est depuis 2010, c’est à dire gratuité des services de Procréation Assistée (c’est ainsi qu’ils nomment ce que nous nommons AMP) pour tous. En effet, la province de Québec a obtenu la prise en charge par des fonds publics, de la Fécondation In Vitro en 2010. Trois cycles de Fiv étant financés par le système de couverture publique. Les autres provinces du Canada, ne prenant pas en charge, les traitements contre l’infertilité, les patients doivent payer intégralement les soins de Procréation Assistée. Ce système de sélection par l’argent élimine de fait un certains nombres de couples de l’accès aux soins, qui par manque de moyens financiers ne peuvent bénéficier d’une aide médicale pour traiter leur infertilité.
Le Québec est donc une exception positive au Canada, « En terme de Procréation Assistée nous faisions mieux qu’ailleurs au Canada, avec un système permettant à plus de monde d’accéder à la gratuité des soins de Procréation Assistée« . Sauf que cette exception positive, risque de disparaitre, avec le projet de loi n°20 qui a été discuté fin novembre à l’Assemblé Nationale de Québec. Projet de loi qui inquiète beaucoup les associations et les couples infertiles Québecois.
« Loi favorisant l’accès aux services de médecine de famille et de médecine spécialisée et modifiant diverses dispositions législatives en matière de procréation assistée« . Les points qui doivent être modifiés et qui sont source d’inquiétude pour les couples infertiles :

  • L’imposition d’une limite d’âge pour accéder aux soins de Procréation Assistée : à partir de 18 ans et jusqu’à 42 ans.
  • L’interdiction faite aux personnels soignant de diriger leurs patients vers des cliniques à l’étranger qui ne respecteraient pas les mêmes normes législatives qu’au Québec.
  • L’imposition d’une évaluation psychosociale pour certains couples, pour pouvoir accéder à la FIV (avec don de gamètes notamment).
  • Retrait des FIV de la couverture publique. Seules les inséminations continueraient à être financées par les fonds publics. Précisions : un seul cycle de FIV serait pris en charge jusqu’à 37 ans, puis éventuellement un deuxième entre 37 et 38 ans.
  • Interdire l’accès à la fiv à partir de 42 ans.
  • Exclusion des couples ayant déjà un enfant.
  • Lorsque la fertilité fait suite à un traitement contre le cancer, la gratuité serait maintenue.

Le but de ces restrictions, de ce retour en arrière, est simplement mathématique : Faire des Économies. Il a été évalué que l’application de ces dispositions feraient faire 50 millions de dollars d’économies par an à la province de Québec. Le système de remboursement mis en place en 2010 étant passé entre 2010 et 2012 de 16 millions de dollars à 80 millions de dollars.
Le point essentiel contre lequel les couples infertiles de Québec, représenté par l’ACIQ (Association des Couples Infertiles du Québec) se mobilisent est :

  • Le maintient des FIV dans le système de gratuité, permettant ainsi au plus grand nombre d’accéder à ce type de soin. Ils luttent contre la mise en place d’une discrimination financière dans l’accès aux soins.

Maintenir les seules inséminations artificielles couvertes par la gratuité, n’a pas de sens, car cela laisserait tout une partie des couples infertiles sur le bord du chemin médical. L’insémination n’est pas la solution médicale pour bons nombres de situations d’infertilité. La FIV est une technique plus efficace que les inséminations artificielles.
Un autre argument avancé par l’ACIQ c’est que cette technique (IA) ne permet pas de réduire les grossesse multiples génératrices de frais médicaux supplémentaires. Ce que fait pourtant la FIV, car depuis la mise en place de la gratuité des FIV, les taux de grossesses multiples sont passés de 27,2% à 3,8%. Les transferts uniques étant la règle au Québec (avec des exceptions en fonction de l’âge), les taux de grossesses multiples ont donc diminuées.
Le 13 décembre, une marche organisée par l’ACIQ a eu lieu, rassemblant environ 800 personnes.
Les médias locaux ne relayent pas cette information, ni cette mobilisation, peu de « personnalités » se mobilisent pour apporter leur soutien. L’infertilité ici comme là-bas ne mobilise pas les foules, c’est pourtant un problème social et de santé publique. Ici comme là-bas ceux qui s’expriment fortement, sont ceux qui sont contre la procréation assistée.
Ici en France, nous ne pouvons pas faire grand chose, pour faire bouger la situation Québécoise. Nous envoyons donc une toute petite vaguelette de soutien et d’espoir, par delà l’océan. En espérant que le projet de loi N°20 qui doit être étudié en 2015, soit revu dans le bon sens pour tous les couples infertiles Québécois.
Vous voulez afficher votre soutien aux couples infertiles Québécois, une couleur, le vert de l’espoir.
ICI via le #vagueespoir
 
Le projet de loi n°20 ici
La pétition pour soutenir la non application de ce projet de loi  ici Mais je pense que si l’on n’est pas Québecois ont ne peut pas signer. A Vérifier.
Le site de l’ACIQ
La page  Facebook de l’ACIQ
Le site de l’ACSI Association Canadienne de Sensibilisation à L’Infertilité
Le site Emotions In Vitro.com Magazine sur lequel vous trouverez beaucoup d’informations et de témoignages.
 
 

Commentaires à propos de cet article (8) :

    1. Bien d’accord avec toi, cela pourrait arriver en France. N’oublions pas que dans de nombreux pays ces soins ne sont pas remboursés…

  1. Un sincère merci pour votre empathie et votre soutiens !
    C’est tout un choc que ce projet de loi 20…
    J’ai 26 ans et aucun bébé … Et si cette loi passe … J’aurai jamais les moyens de réaliser mon rêve

    1. Nous espérons que votre mobilisation puisse porter ses fruits, pour que cela n’advienne pas et que vous puissiez voir aboutir votre projet de parentalité.
      En tout cas, nous vous soutenons de l’autre côte de l’Atlantique.

    2. Je viens moi aussi de signer la pétition !! je suis solidaire avec vous les filles !! même si je suis en France ! Avec tout notre soutien, mon mari se joint à moi…

    3. Mon mari a signé lui aussi, et nous avons passé nos photos de profil FB en « pastille verte » avec le hashtag. Je ne sais pas si cela sera d’une quelconque utilité mais au moins on n’aura pas de « regrets »…

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