FFER 2014 – L’AMP et SES MAUX compte rendu

Les trois journées FFER (fédération française d’études de la reproduction) sont déjà loin, mais nous avons manqué de temps (deux adhérentes BAMP et une Dame Du Bureau), pour retranscrire toutes les informations que nous avons engrangées pendant ces trois jours.
Ce que nous vous transmettons, se sont les paroles, les propos des professionnels de l’AMP,  de façon brute, telles que nous les avons entendues, telles que nous les avons notés. Ces propos ne sont pas forcément exactement ce que voulait dire cette personne à ce moment précis, mais c’est ce que nous avons entendus et noté.  Parfois, nous y ajoutons nos commentaires. (en orange).
Pour rappel, le programme est par ici.
Copie de FFER 072 GLOUPS……………
Voici le compte rendu d’une session intitulée L’AMP ET SES MAUX, qu’ARTEMISE a suivi pour nous, nous permettant de vous retransmettre les infos qui nous ont semblé importantes, soit par leur nouveauté, soit à titre informatif, soit parce qu’elles nous ont surprises, interpellées, interrogées, choquées.
Mercredi 17 septembre 2014 / après-midi
SESSION GEFF / SALF / AFU 14H-16H Pour rappel le GEFF, SALF et l’AFU sont des groupes d’études cliniques français)
 L’AMP ET SES MAUX
Modérateurs : Jean-Luc Pouly, Nicolas Thiounn
1. Analgésies de la ponction / Dan Benhamou
En cas d’anesthésie locale prévoir du Localinox : un analgisant.
Si anesthésie générale, il n’est pas nécessaire d’être à jeun.
2. Quelles chances d’avoir un enfant après un traitement FIV infructueux ? / Elyse de la Rochebrochard (en fait cette dame n’était pas là, c’est donc le Docteur Belaisch qui a présenté les résultats de cette étude).

  • 71% avec parentalité et adoption alors que 30 % resteront sans enfants.
  • Étude statistique faite avec 100 couples (femmes de moins de 40 ans), 100 couples ce n’est pas beaucoup !
  • 1/3 ne vont pas réaliser leur projet parental : 59/41
  • Il y a cependant un espoir quand le couple quitte le centre PMA car sur les 59 : 7 vont dans un autre centre, 12 obtiennent une grossesses naturelles, 11 s’engagent dans l’adoption et donc au final seulement 29 couples restent sans enfants…
  • Pour plus d’information sur l’étude contacter : roche@ined.fr

3. Quelle place pour la souffrance psychique ? / Sarah Bydlowsky (pédopsychiatre)
Elle fait de la prévention : construction de devenir parents…
Le désir de l’enfant est enraciné dans l’inconscient donc elle va s’intéresser aux infertilités « inexpliquées » dites primaires.
Le psychisme va lutter : souffrance, angoisse, découragement et acharnement avec un caractère obsédant. Souffrance qui préexiste et déborde la demande d’enfant : une vive blessure narcissique.
L’enfant n’est pas le traitement idéal, pas celui de la souffrance psychique associée.
Etre père est un acte mental à la différence de la femme pour qui c’est corporel.
Souffrance psychique différente en cas de traumatismes et deuil dans le cas des infertilités secondaires.
Pour les infertilités primaires, l’on peut y trouver des traumas enfouis, oubliés ce qui fait que l’on ne peut pas accueillir, être mère (problème identificatoire à la mère originaire). On perçoit l’enfant comme un prolongement de soi-même et en échec de la rencontre avec les autres.
Souffrance enfouie dans les 1ers mois de la vie qui peut parfois après un long parcours AMP arriver à IMG ou IVG dans le cas de décompensation psychique.
Le don d’ovocytes est une technique avec un certain coût psychique pour devenir mère dont il faut avoir conscience. Il y a un « processus d’adoption psychique » du bébé, difficulté à se sentir mère, à vivre l’enfant comme étant le sien..
D’où certaines demandes d’IVG en cas de grossesse.
Don d’ovocytes qui a des aspects inquiétants et étrangers qu’il peut faire resurgir et aussi pour le père s’il n’a pas réglé ses problèmes avec son propre père.
Psychologue serait-il nécessaire pour les couples avant parcours PMA pour vérifier s’il y a un réel désir de grossesse ?
 
4. Si près de l’enfant (paroles de patiente) / Géraldine Jumel-Lhomme

  • Fille distilbène 8 Echecs de FIV-Do à l’étranger, récit de son parcours que l’on peut retrouver dans son livre « l’enfant impossible »
  • Le désir d’enfant n’est pas inné, le deuil ne se fait plus avec les techniques de l’AMP.
  • La patiente est souvent culpabilisée donc vigilance à avoir; elle se retrouve seule dans le parcours de FIV.
  • Tentatives infructueuses : échec, solitude, vers l’inconnu
  • Le risque d’échec doit être dit, il faut prévenir les patientes, l’AMP a ses limites !
    Souffrance envers elle-même : perte de la confiance, culpabilité, jalousie, souffrance envers le couple et souffrance envers l’entourage. Elle s’est retrouvée vulnérable et démunie car on passe de l’espoir à la défaite, de la confiance au découragement
  • Beaucoup de couples explosent et ils sont devenus alors convalescent : tristesse, deuil, révolte, deuil d’avenir. Le sujet devient tabou avec la famille, partage et distance
  • Élaborer psychiquement leur infertilité car une sortie sans enfants est tabou.
    Deuil d’un avenir idéalisé car vivre sans enfants n’est pas un drame mais les médias vendent du rêve…Lien vers la vidéo où elle explique son cheminement

 
5. La douleur de l’homme infertile / Jean-Marc Rigot
Douleur qui est solitaire ou partagée
Azoospermie : résultat sont donné par internet et non directement par quelqu’un.
Des questions se posent : Atteinte des organes, risques et douleurs, reprise ou de non de la sexualité ?
Impacts psychiques, sexualité, estime de soi.
La détresse masculine persiste environ 18 mois après le traitement indépendamment de naissances survenues.
Les gens arrivent à reconstruire une histoire mais toujours une grande souffrance. Un père ce n’est pas que de la génétique dans le don. C’est celui qui est là pour l’enfant. Les mots sont importants
SYMPOSIUM PFIZER – 16H30-17H30
ACCOMPAGNEMENT DES COUPLES LORS DE LEUR PARCOURS DE PROCRÉATION MÉDICALEMENT ASSISTÉE : UN ENJEU MAJEUR
Modérateurs : Joelle Belaisch-Allart, Bernard Nicollet
1. Quand le regard croise l’écoute… / Dominique Cornet, Charlotte Sibony-Dudkiewicz (Psychologue clinicienne qui travaille à Thenon)
Intervention de la psychologue :
Femmes dites stériles, celles à qui ont a tout fait en proie à l’inaccessible… étude de cas avec de long parcours AMP et déblocage psy…
FIV quand leur stérilité est inexpliquée alors que problèmes d’ordre psy car pas de transmission de la féminité et grossesse quand s’est sentie autorisée à être mère suite aux consultations… Blabla…
Intervention de Dominique Cornet :
– l’Accompagnement :
« cum » et « panis » Ceux avec qui ont partagent le pain
Constitutif d’une relation humaine, relation de confiance aux vertus thérapeutiques
– l’Écoute :
capacité de s’abstraire, l’espace libéré pour s’exprimer
être entendu, décoder les messages cachés
– l’Empathie :
ressentir l’émotion de la patiente
être à la bonne distance
entendre les appréhensions
– Être présent :
être avec,
être disponible
présent dans les mauvais moments
– prise en charge multidisciplinaire :
les autres acteurs, autres relais possibles : yoga, acupuncture…
– Neutralité Bienveillante :
ne pas juger, gérer nos émotions
– Dire les Choses :
reconnaître la douleur, la souffrance
mettre de l’humain, savoir tirer un trait
– rassurer
humour, détendre, prendre du recul, dédramatiser
– L’organisation
respect des horaires
– l’Entourage
rôle du conjoint, l’impliquer – prise en charge du couple et pas 1 partenaire
– savoir passer la main, rôle de passeur
faire le traitement pour aider le patient à tourner la page, l’aider à passer à autre chose
2. Quels intérêts présente la voie d’administration pour les patients au quotidien ? / Maëliss Peigné
L’abandon reste 1 des problèmes de l’AMP : 25 à 50% après 1 ou 2 échecs de FIV à cause du stress, séparation des couples, mauvais pronostic, douleur injection, motif financier.
Différentes administrations voie IM, nasale, intravaginale…
Voie nasale alternative mais anticiper les craintes de la patiente (2 pulvérisations plutôt qu’une)
Remarque dans les questions sur ce qui se passe sur les forums « les plaintes » car lieu de parole nécessaire pour le couple
SESSION CECOS 17H30-19H
 PROCRÉER PAR DON
Modérateurs : Nathalie Rives, Louis Bujan
1. Etre stérile et procréer / Zohra Perret
Organiser la paternité et la maternité
IAD : paternité subordonnée à la réaction de sa femme
Ancrages familiales (référence à Marcel MAUSS)
Voir fichier son
2. Représentation croisée du don : donneur et receveur / Jean-François Guérin, Jean-Pierre Durif
Étude croisée entre couples receveurs et couples donneurs. Représentation du don de gamètes. Quelles fonctions psychique ?
Voir fichier son
3. Le don dans les récits de conception : pratiques narratives de parenté par don de gamètes / Nikos Kalampalikis, Marjolaine Doumergue
« Mon histoire à moi » Cecos
Support : comment parler à l’enfant ?
Récit autour de la figure de la graine permet de parler de fécondation sans sexualité, support concret du problème du couple qui objective et symbolise l’aide reçue.
Métaphore retenue pour faire figurer le donneur : « l’active présence de l’absence du donneur » (cf Konrad 2005)
« Stratégie de la graine plantée »
Cela doit se développer, pas de tabou, en vue de normalisation du mode de conception et permettre les questions de l’enfant et avec elles, l’évolution du récit.
Il est préférable de commencer tôt car récit évolutif et éviter le trop plein plus tard.
Anonymat du donneur appropriée et signifiante et instituante
Instituer par l’anonymat, l’absence durable d’interaction entre enfants et donneurs.
Pas de lien fait entre anonymat ou non du donneur et le partage à l’enfant dans le discours.
4. Procréer avec ses gamètes ou avec gamètes de donneur : quelle dynamique familiale ? / Najet Nouri
Notion de dynamique familiale mise en relation avec différents dessins d’enfants…

Commentaires à propos de cet article (3) :

  1. Merci pour le compte rendu, type d’écrit jamais simple à faire. Dans mon centre (privé) du Nord, obligation de voir un psy avant une fiv. Apparemment, suite au cas d’une patiente qui a littéralement pété les plombs dans le cabinet en apprenant sa grossesse gémellaire (alors que 2 embryons transférés). Ivg, dame menaçante (avocate, eh oui !!). Bref souvenir traumatisant pour l’équipe et passage chez le psy dorénavant (3 au choix). Cela dit, il est nul et débite des clichés, pas sûr que cela soit un filtre efficace :-). De la difficulté post réussite, un tabou ces ivg après un tel parcours (en tout cas, les 3 médecins de mon centre le vivaient très mal).

    1. Un tabou c’est l’ivg, oui sans doute mais il est important de ne pas juger les comportements à la hâte je pense.
      Et imposer un entretien psy? quelle est l’efficacité d’un tel travail quand il n’est pas consenti?

      1. Je pense que c’est une « sécurité » pour eux, écartent-ils vraiment des couples ? Je ne sais pas mais moi, au delà du médical, j’ai vécu ce rdv, ce « sésame » comme un nouvel obstacle avec un refus possible à la clé. Un stress supplémentaire quoi 🙂 ! Quant à l’ivg post fiv,ce serait intéressant à traiter un jour.

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