Interview du mois – Les Audrey du GUIDE DES COUPLES INFERTILES

En mai, c’est bien connu : « Fais ce qu’il te plait ! », alors nous vous proposons une deuxième interview du mois.

Attention : Interview « fleuve », elles sont deux, elles sont bavardes, elles sont drôles, elles sont infertiles !

Les deux AUDREY du « Le GUIDE DES COUPLES INFERTILES« , répondent aux questions BAMP !

Vous pourrez les retrouver dans le cadre de la Semaine de Sensibilisation sur l’Infertilité, le samedi 23 mai, lors de la rencontre-auteurs à la maison des associations de Caen.

Apportez vos Guides pour une dédicace en direct !

Le Guide des couples infertiles (comme ceux des autres auteurs invités) sera en vente le samedi.

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BAMP : Audrey Leblanc et Audrey Malfione vous êtes les auteurs du Guide des Couples Infertiles. Pouvez-vous vous présenter l’une l’autre ? 
Audrey Malfione : « Audrey Leblanc » est sagittaire ascendant dyslexique du clavier, elle a écrit un livre vraiment passionnant, a une petite fille made in pma franchement réussie, et porte un très joli prénom.
Audrey Leblanc : « Audrey Malfione » aime le vernis, la BD et son mec. C’est aussi une intégriste de la langue française (autant vous dire qu’avec ma dyslexie du clavier, elle a beaucoup souffert). Elle a une belle disposition au bonheur ce qui est un sacré avantage quand comme elle on galère depuis plus de 5 ans pour avoir un enfant.
 
BAMP : Vous êtes connues par toute la blogosphère AMP, que pouvez-vous nous dire de vous que nous ne savons pas encore ?
Audrey Malfione : Je suis un homme en fait.
Audrey Leblanc :  Je vais bientôt partir vivre au Québec. 
 
BAMP : Que faites-vous dans la vie quand vous n’êtes pas en « tournée » de promotion du Guide ?*
Audrey Malfione : Je me vernis les ongles des pieds.
Audrey Leblanc : Je glande bien sûr !
 
BAMP : Quand et comment vous êtes-vous rencontrées ?
Audrey Malfione : Je voyais toujours le fameux « DNLT » sur les forums pma, et ça me frustrait parce que je ne comprenais pas ce que ça voulait dire, un jour j’ai eu l’idée de génie de taper le mot dans Google et BIM ! je tombe direct sur le blog d’Audrey, L’amp pour les nuls, et ma vie bascule. C’était en 2012. Je lui ai tout de suite envoyé un mail pour lui proposer de faire un livre.
P.s: Aujourd’hui quand on tape DNLT on tombe sur des pièces détachées d’imprimante (déception).

Audrey Leblanc : J’ai reçu un mail d’une certaine Audrey qui me disait « viens, on va écrire un livre et devenir riches ». Comme je ne suis pas une fille facile, j’ai dit « d’accord, mais allons boire une bière d’abord ». Et voilà, l’aventure était lancée.
 
BAMP : Comment vous est venue l’idée d’écrire LE Guide de Survie des Couples Infertiles (titre de la première édition) ?
Audrey Malfione : J’arrivais pas à comprendre pourquoi l’offre « littéraire » dans le domaine de l’infertilité et la pma était si pauvre. Ça j’en ai acheté et lu des bouquins chiants ! L’idée d’en faire un m’est venue un peu comme on dit qu’on va être astronaute quand on a 4 ans : sincèrement mais avec une naïveté affligeante. Et puis la rencontre avec Audrey L et avec sa plume qui ferait pleurer de rire Bernadette Chirac et Victoria Beckham. On s’est lancées dans l’écriture de ce livre (sans trop y croire je dois avouer pour ma part) et voilà que 3 ans plus tard on répond à des interviews. Dingo.

Audrey Leblanc : Comme pas mal de monde j’imagine, quand j’ai su que j’allais être mangée à la sauce PMA, j’ai été en librairie. Et là, le désert… Entre les témoignages larmoyants et les livres de vulgarisations médicales (utiles mais pas franchement marrants), je ne trouvais pas mon bonheur. Alors quand Audrey est venue me trouver avec son idée de faire un livre ensemble, je me suis qu’on n’était jamais mieux servi que par soi-même. En fait on a fait le livre qu’on aurait voulu trouver. 
 
BAMP : Combien de temps entre l’idée et la sortie de la première édition ?
Audrey Malfione : L’idée a donc germé petit à petit, tranquillement. Et puis :
-j’ai fait ma proposition à Audrey (été 2012)
-elle a pondu le sommaire qui, à deux ou trois virgules près est le même qu’aujourd’hui dans la seconde édition
-on a choisi 3 chapitres à écrire et illustrer entièrement pour pouvoir démarcher les maisons d’édition
-on a fait ça tranquillement (on avait des boulots à plein temps à côté)
-on est allées avec nos manuscrits imprimés frapper aux portes des éditeurs l’hiver suivant
-en janvier 2013, on a eu un « Oui ! » de (feu-)Jacob-Duvernet
-on a fait le reste du bouquin en 3 mois
-on a passé un bon moment sur les corrections
-il est sorti le 4 septembre 2013

Audrey Leblanc : Audrey a bien résumé. Ca a mis un peu plus d’un an. On avait toutes les deux nos boulots et la PMA à gérer en même temps donc forcément, ça a pris un peu de temps. 
 
BAMP : A-t-il été facile de proposer ce sujet aux maisons d’éditions ?
Audrey Malfione : Absolument pas ! Tout le monde était hyper frileux. On nous a même dit une fois que le sujet était trop tabou et que les lecteurs n’achèteraient pas ça en librairie ! (Coucou First !) Moi j’avais la conviction que ça ferait mouche avec un éditeur qui connaîtrait le sujet, au moins de loin et c’est en partie, je pense, la raison pour laquelle notre premier éditeur a dit bingo.

Audrey Leblanc :  Le proposer oui, trouver une maison d’édition qui accepte de le publier, ça a été une autre paire de manche. On attend toujours les réponses de certaines d’entre elles. 
 
 
BAMP : Est-ce que les blogs de PMette et toutes les expériences qui s’y expriment vous ont-ils inspiré pour l’écriture du Guide ?
Audrey Malfione : Oui en partie. Mais on se rend compte assez vite que l’expérience est universelle. C’est dans l’immense majorité des cas toujours le même cheminement : l’insouciance des débuts, la frustration de l’attente, le coup de massue du diagnostic, la pénibilité des examens et traitements, l’entourage, les échecs, etc… Chacun a sa façon de s’exprimer et ses moments up et down mais je trouve qu’il y a quelque chose d’universel. Comme dans la parentalité en fait.

Audrey Leblanc : Oui, bien sûr. Et de nos propres parcours, des échanges avec nos copines de galère, de nos lectures. Comme le dit Audrey, il y a un vécu largement partagé de l’infertilité, avec les mêmes expériences qui reviennent tout le temps ou presque. Il y a la pénibilité du parcours, le couple qui morfle, les maladresses de l’entourage, l’estime de soi qui en prend un coup, le boulot à gérer en même temps que les traitements, les montagnes russes émotionnelles, l’envie d’aller vivre au fin fond de la pampa, là où on a peu de chance de croiser une femme enceinte… c’est tout ça qu’on a voulu décrire dans notre livre. Et ça parle à tout ceux qui vivent ou ont vécu l’infertilité.  
 
 
BAMP : Première édition épuisée ? Combien d’exemplaires de la première édition avez-vous vendu ?
Audrey Malfione : 2000, rupture de stock deux fois sur la première édition, madame ! Et les ventes continuent de bien marcher avec la seconde. (Et tu la connais l’histoire du bouquin qui se vend hyper bien mais dont la maison d’édition fait faillite pile au moment où il faudrait faire un troisième tirage, laissant donc ses auteurs sur le carreau avec zéro exemplaire dispo sans pouvoir réimprimer ni leur verser un seul euro des ventes mais qui ne sont pour autant pas libres d’aller se faire éditer ailleurs parce que contractuellement toujours liées à cet éditeur qui n’existe plus et qui doivent batailler à coup d’avocat pour récupérer les droits de leur livre ? Ahahah elle est super drôle, je te jure.)

Audrey Leblanc : Oui, on a été les premières étonnées que le livre marche aussi bien (enfin, toute proportion gardée, on n’a pas encore atteint le niveau d’un Marc Levy ou d’un Maxime Chattam). 
 
 
BAMP :Au mois de mars 2015, vous proposez une nouvelle version du Guide, qui devient Le Guide des Couples Infertiles (LGCI), comment avez-vous réussi à trouver un nouvel éditeur (Ker éditions, Belgique) ?
Audrey Malfione : Aaaaah Notreformidabléditeur… (Soupir) Xavier Vanvaerenbergh est un passionné qui fait un boulot remarquable. Il a la fougue de la jeunesse (28 ans !!) et le sérieux et l’expérience d’un type qui bosse depuis plus de 10 ans dans le domaine littéraire. On a eu la chance incroyable qu’une certaine Julie (bisous !) lui parle de ce bouquin qui cherchait une maison pour une nouvelle édition.

Audrey Leblanc : Notre formidabléditeur nous a contacté via notre page Facebook (facebook.com/gsuci) grâce à la fameuse Julie dont parle Audrey. Je l’ai rencontré à Paris puis j’ai envoyé un mail à Audrey (qui était partie en vacances) pour lui dire qu’il me semblait qu’on venait de trouver l’éditeur dont on n’avait même pas osé rêver tellement il est bien. Et vraiment, on ne regrette rien. 
BAMP : Qu’avez-vous ajouté dans cette nouvelle édition ?
Audrey Malfione : Au niveau des dessins, j’ai eu envie de tous les corriger évidemment ! J’en ai redessiné la moitié et j’en ai fait de nouveaux que je n’avais pas eu le temps de faire lors de la première édition.

Audrey Leblanc : On a un peu retravaillé les textes, fait quelques mises à jours mais surtout on a ajouté toute la partie sur la législation belge de façon à ce que le livre puisse répondre aux attentes des lecteurs d’un côté comme de l’autre de la frontière. Il y aussi de nouveaux dessins d’Audrey et ceux de la première édition ont été retravaillé.
 
BAMP : Comment expliquez-vous que vous puissiez faire entendre médiatiquement votre voix en Belgique (jolie tournée de promotion à voir sur la page facebook du Guide pour la sortie du livre) et pas en France ? Est-ce parce que votre nouvel éditeur est Belge ? Ou parce que la France et ses médias « coincent » encore et toujours avec le sujet de l’infertilité ?
Audrey Malfione : Un peu des deux mon capitaine ! Notre attachée de presse pour la Belgique a fait un boulot remarquable et l’accueil des médias a été hyper enthousiaste. En France, ça (re)démarre plus lentement..
Je trouve tout de même que cela reflète plutôt pas mal le regard sur le sujet dans les deux pays.

Audrey Leblanc :  Comme le dit Audrey, notre éditeur et notre attachée de presse belge (coucou Micheline) ont fait un travail formidable. En France, les choses mettent plus de temps à se mettre en place mais ça commence à bouger. Et puis j’ai l’impression que l’infertilité est un peu plus taboue en France qu’en Belgique.
 
BAMP : Ressentez-vous une différence entre la Belgique et la France en ce qui concerne la communication de l’infertilité ?
Audrey Malfione : On n’a pas vraiment étudié la question de la communication sur l’infertilité en Belgique. Mais ça ne peut pas être pire qu’en France ! 😉

Audrey Leblanc : Difficile à dire. J’ai l’impression qu’en Belgique la PMA est un peu plus rentrée dans les mœurs et qu’ils sont un peu plus ouverts sur les questions de société. Là-bas, la PMA est ouverte aux femmes seules et aux couples lesbiens. La GPA quant à elle bénéficie d’un flou juridique qui fait qu’elle est tolérée. Il y a d’ailleurs une réflexion qui est menée actuellement pour lui donner un cadre légal. 
BAMP :Avez-vous des perspectives médiatiques en France ? Avez-vous des retours de médias français, qui souhaiteraient parler de votre ouvrage ?
Audrey Malfione : C’est vraiment le début ! On a des articles prévus en presse féminine pour le moment.

Audrey Leblanc : Oui, et on tiendra les lecteurs au courant via notre page Facebook et notre compte Twitter (@LGCI_AL_AM) de nos actualités. 
 
BAMP :Avez-vous hésité à « représenter » à visage découvert les femmes infertiles ? Avez-vous imaginé faire comme Daft Punk, vous présenter avec un masque dans les médias, pour ne pas être reconnues ?
Audrey Malfione : Houla ! Bonne question. J’ai été tiraillée entre mon instinct militant et la mise à nu que cela implique. Mais ç’aurait été un peu hypocrite de dire aux autres « N’ayez pas honte ! Il faut que le tabou de l’infertilité saute ! » tout en avançant masquée. Ca n’a pas été facile mais ça « paie » puisqu’on reçoit plein de messages de personnes sensibles à notre action.

Audrey Leblanc : Étant assez timide de nature, je me serais bien vu avec un casque sur la tête. Mais à un moment, il faut bien assumer. Et puis grâce à la magie du maquillage fait par des pros, quand on passe à la télé, j’ai une tête presque potable. 
 
BAMP : Avez-vous l’impression de participer à un mouvement de visibilité de l’infertilité en France ?
Audrey Malfione : CARRÉMENT ! Et plus ça prend, moins j’ai envie de lâcher le morceau !

Audrey Leblanc : On est une des voix qui rendent l’infertilité plus visible. Et plus on sera nombreux à en parler à visage découvert, plus les idées reçues reculeront. Il faut que l’infertilité sorte de l’ombre, on est un couple sur six, c’est énorme. 
 
BAMP : Vous êtes en quelques sortes les ambassadrices, les porte-parole des femmes infertiles, puisque vous êtes à la fois, ces femmes infertiles en parcours d’AMP et les auteurs du Guide des Couples Infertiles. En avez-vous conscience ? Est-ce une responsabilité « facile » à porter ?
Audrey Malfione : On se donne du mal pour faire bouger les mentalités (comme vous !) et surtout faire en sorte que les couples en difficultés ne paient pas de double tribut (l’infertilité ET la mise à l’écart de la société). C’est incroyablement satisfaisant de savoir qu’on fait du bien, ça nous en fait par ricochet.

Audrey Leblanc : Grave que c’est une responsabilité. On a peur de dire des bêtises, forcément. Et en même temps, personne n’est mieux placé que ceux qui ont vécu ou vivent l’infertilité pour en parler. 
 
 
BAMP : Ce livre remporte un grand succès auprès de ces lecteurs. Êtes-vous satisfaites de ces ventes ?
Audrey Malfione : Je serai satisfaite quand je pourrai taper dans le dos de Marc Levy en lui disant « Pas trop deg’ qu’on t’ait piqué la première place ? ». (Non je suis hyper contente en vrai, c’est fou cette histoire !)

Audrey Leblanc : Plus que satisfaite, même dans mes rêves les plus fous, je n’aurais pas imaginé qu’il touche autant de monde. 
 
 
BAMP : Avez-vous reçu des critiques négatives sur Le Guide des Couples Infertiles ?
Audrey Malfione : Non. (Crâneuse.)
Audrey Leblanc : Une seule, de la part de quelqu’un qui n’avait pas lu le livre et qui a cru qu’il s’agissait d’un pamphlet en bon et du forme contre les fertiles. De ceux qui l’ont lu, par contre, les retours ont toujours été positifs.
 
 
BAMP :. Comment réagissent vos lecteurs lorsque vous les rencontrez ?
Audrey Malfione : Ils sont hyper enthousiastes ! Mais bon s’ils ont fait la démarche de nous rencontrer c’est qu’ils le sont. Ce que je trouve dingue c’est qu’on ait réussi à toucher les personnes « forcées » à lire ce livre (journalistes, attachées de presse…) et les personnes fertiles à qui quelqu’un a prêté le livre.

Audrey Leblanc : Ben on est gentilles, alors je pense que la plupart du temps, ils sont contents de nous voir. Nous en tout cas, on l’est. 
 
 
BAMP : Qu’avez-vous préféré dans la réalisation de ce projet ? Trouver les idées pour l’écriture et les dessins ? Trouver un éditeur ? Faire la promotion ? Ecrire des autographes ?
Audrey Malfione : Faire des interviews ! Non je déconne, j’ai adoré la phase d’écriture où je riais toute seule de mes dessins (non mais ça va les chevilles sinon ? ) et des textes qu’Audrey m’envoyait au fur et à mesure. Et le pire c’est qu’aujourd’hui encore alors que je le connais par cœur je me marre autant.
Audrey Leblanc : Pareil qu’Audrey, la phase d’écriture était vraiment stimulante. Et puis les rencontres avec les lecteurs qui sont toujours pleines d’émotions.
 
BAMP : Est-ce que ce livre a changé quelque chose dans vos vies quotidiennes, professionnelles ?
 Audrey Malfione : Moi je prends le métro avec des lunettes de soleil sinon c’est l’enfer.
Audrey Leblanc : Je vais déclarer des droits d’auteur dans ma déclaration de revenus de 2014. Et Bien sûr, je fais la fête avec tout le gratin germanopratin.
 
BAMP : L’écriture de ce livre, puis sa promotion ont-elles changées votre rapport à l’infertilité en général et votre propre infertilité ?
Audrey Malfione : Il y a une forme de mise en abyme parfois compliquée. Je dois gérer ce que le livre génère (promo, messages, page facebook) et en même temps gérer l’infertilité de mon couple quasi au quotidien et tout ça SANS Y PENSER ! Aaaaaah !!!
Audrey Leblanc :  Oui, ça a été une vraie thérapie de faire sortir quelque chose de positif de cette expérience. Je n’arrivais peut-être pas à faire des enfants mais j’arrivais à écrire un livre !

 
BAMP : Avez-vous d’autres projets d’écriture en lien avec l’infertilité ?
Audrey Malfione : J’ai un projet dans mes tiroirs mais il est tellement tôt pour en parler ! 😉
Audrey Leblanc :  J’ai un projet mais il est encore trop tôt pour en parler. 
 
BAMP : Vous serez présentes le samedi 23 mai 2015 à Caen pendant la Semaine de Sensibilisation sur l’Infertilité, que pouvez-vous dire aux lecteurs pour leur donner envie de venir vous rencontrer ?
Audrey Malfione : On est sympas et on aura spécialement repassé nos vêtements pour vous rencontrer alors venez !
Audrey Leblanc : On est propres, on est gentilles et on est polies. 
Questionnaire à la façon de Proust
BAMP : Si vous étiez une émotion ?
Audrey Malfione : L’hypersensibilité (aka le menton qui tremble pour un rien).
Audrey Leblanc : L’angoisse. Je suis une angoissée de la vie.


BAMP : Si vous étiez une émotion gustative ?
Audrey Malfione : ??? Les M&M’s ça compte pour une émotion gustative ?
Audrey Leblanc : La première gorgée de mon thé le matin. Le kiff.
BAMP : Si vous étiez une odeur ?
Audrey Malfione : Celle de la garrigue qui me manque tant (sortez les mouchoirs).
Audrey Leblanc : Le mélange d’odeur d’iode et de crème solaire des gens qui reviennent de la plage, ça me rappelle Nice où j’ai vécu 13 ans.


BAMP : Si vous étiez un endroit dans le monde ?
Audrey Malfione : L’Australie. C’est là-bas que j’ai fini ma dernière plaquette de pilule et là-bas que je pensais mettre en route un bébé il y a 5 ans. (#NAÏVETÉ)
Audrey Leblanc : Paris, parce que c’est là que je suis devenue vraiment adulte.


BAMP : Si vous étiez un des cinq sens ?
La vue. Il y a tant de choses incroyablement belles à voir.
Audrey Leblanc : La vue, pour les mêmes raisons qu’Audrey.


BAMP : Si vous étiez une expérience positive en AMP ?
 Le transfert. Ce moment où tout est possible.
Audrey Leblanc : Le jour où j’ai fait virer un test de grossesse positif par le seul pouvoir de mon urine. Bon, j’ai fait une fausse couche quelques semaines plus tard mais c’est la seule fois de ma vie où ça m’est arrivé et c’était le kiff absolu (pour ma fille, je me suis contentée des prises de sang).


BAMP : Et une négative ?
Audrey Malfione : Les centaines de fois où j’ai entendu que c’était dans la tête (et ses variantes) et où j’ai décidé de simplement sourire parce que sinon j’aurais pu défoncer le visage de la personne en face à coups de pelle.
Audrey Leblanc :  Arf, j’ai l’embarras du choix. Les échecs.

BAMP : Si vous étiez une infertilité, laquelle seriez-vous ?
Audrey Malfione :L’OATS.
Audrey Leblanc : Azoospermie, ma meilleure ennemie.

BAMP : Si vous étiez un film en noir et blanc ?
Audrey Malfione : Une BD en noir et blanc alors : Le trop grand vide d’Alphonse Tabouret. Une merveille qui fait du bien contrairement à ce que le titre peut laisser penser. Mais il y en a tant d’autres…
Audrey Leblanc : Les oiseaux, d’Alfred Hitchcock.

BAMP : Et un film en couleur ?
Audrey Malfione : Alabama Monroe.
Audrey Leblanc : Eternal sunshine of spotless mind

BAMP : Si vous étiez un animal à plume ?
Audrey Malfione : Un chat (avec des plumes).
Audrey Leblanc :  Un manchot. J’adore les manchots.

BAMP : Si vous étiez une héroïne imaginaire ?
Audrey Malfione : Princesse Sarah sans hésiter. Quelles fille née dans les années 80 n’a pas voulu être Princesse Sarah ? (A part les menteuses)
Audrey Leblanc : Zia, des Cités d’or. Quand j’étais petite, je voulais être Zia.

BAMP : Et dans la vraie vie avez-vous des modèles, des femmes inspirantes ?
Audrey Malfione : Pas les psys spécialisées en infertilité qui disent des énormités en interviews en tous cas ! Il faut être sacrément nul pour aller claironner partout comme si c’était LA priorité que l’infertilité n’est pas une maladie (mais un « mal à dire » comme dirait Mme Delaisi de Perceval par exemple, très fière de son jeu de mots pourri, elle pense aider qui en disant cela ?? ). On va se mettre d’accord une bonne fois pour toutes : L’INFERTILITÉ EST UNE MALADIE. C’est pas une maladie mortelle, elle est parfois même indolore physiquement, certains la supportent mieux que d’autres mais c’en est une. Que ceux qui ne savent pas ce que c’est et n’ont pas l’intention de faire preuve de bienveillance aillent s’occuper des papillons, les papillons ils s’en foutent de ce qu’on peut bien dire d’eux.
Audrey Leblanc : George Sand. Pas tant pour ce qu’elle a écrit mais pour la vie incroyablement libre qu’elle a eu.

BAMP : Si vous étiez un roman ?
Audrey Malfione : « Le chœur des femmes » tiens puisqu’on parle de bienveillance.
Audrey Leblanc : C’est compliqué comme question. Je suis une dévoreuse de livres et de romans en particulier et il y en a tellement qui m’ont marqué. Bon allez, je vais dire Le Cosmonaute de Philippe Jaenada. Sans doute le roman qui m’a le plus fait rire et pleurer.

 
BAMP : Si vous étiez un changement à apporter à la prise en charge de l’infertilité en France ?
Audrey Malfione : Une meilleure organisation dans les services, une meilleure communication entre les praticiens, un œil bienveillant de la part de l’équipe soignante, de l’accueil jusqu’à l’anesthésiste (pardon je sais plus si j’ai déjà parlé de bienveillance ?)
Audrey Leblanc : Il y aurait beaucoup de choses à améliorer dans la prise en charge de l’infertilité en France mais si déjà le corps médical pouvait y mettre un peu plus d’humanité et de respect des patients, ce serait bien.

BAMP : Si vous étiez un slogan pour faire changer les mentalités en France par rapport à l’infertilité ?
Audrey Malfione : L’infertilité n’est pas contagieuse ! S’il y a dans votre entourage des personnes infertiles, aimez-les encore plus fort, il(s)/elle(s) n’a (n’ont) rien fait pour mériter ça et vous n’échangeriez vos places pour rien au monde. (Ça vaut pas que pour l’infertilité remarque) Et puis il faudrait une bonne campagne de com sur le don n’est-ce pas ?….
Audrey Leblanc :  On ne veut pas un enfant à tous prix, on veut juste un enfant.

BAMP : Si vous étiez un dessin dans le Guide des couples infertiles ?
Audrey Malfione : Tous ceux qui sont particulièrement cyniques. Par exemple celui du couple infertile qui rend visite à la maternité à un autre couple qui vient d’avoir un bébé.
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Audrey Leblanc : Celui de « c’est dans la tête » (p. 167).

BAMP :  Si vous étiez une phrase du Guide des couples infertiles ?
Audrey Malfione : L’intro de Winston Churchill : « Le succès c’est aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme. » Parce que se casser la gueule on sait faire mais se relever est parfois très dur, surtout quand on est persuadé que c’est pour se recasser la gueule un peu plus loin. Ça n’a l’air de rien mais en se la fourrant dans le crâne je crois qu’on peut aller loin.
Audrey Leblanc : Han, Audrey m’a volé ma réponse ! Je ne sais plus comment je suis tombée sur cette citation de Churchill mais elle m’a immédiatement fait pensé à la PMA. C’est un peu devenu mon leitmotiv.

Commentaires à propos de cet article (7) :

  1. Merci pour cette interview 🙂 ça confirme ce que je me disais des 2 Audreys : elles sont formidables ! Leur Guide m’a changé la PMA. Je l’ai offert, je le fais lire aux fertiles et il fait un bien fou. Merciiiiiii

  2. Génial de vous lire dès le matin! 🙂 Ce bouquin est exactement ça : ce qui manquait sur les étagères des libraires ! Et les dessins sont excellents aussi 😉

  3. Oui la bienveillance, j’adhère! On en manque cruellement dans ce parcours ou tout est questionné par tout le monde et surtout les non concernés!
    Superbe interview, dans les questions comme dans les réponses 🙂

  4. J’ai devore le bouquin, j’ai ris et j’ai pleure, et je l’offre au fur et a mesure de mes coming out PMesque !
    (big up au formidableediteur qui repond a ses mails le dimanche matin quand on s’inquiete de pas avoir recu le livre!)

  5. Livre formidable à lire de toute urgence , je ne suis qu’au début du parcours PMA mais j’avoue que ce livre m’aide à moins pleurer….J’ai réussi à me procurer le livre en direct avec leur nouvel éditeur en Belgique ( un éditeur GENIAL ) et je l’ai reçu à une vitesse éclair et lu en une soirée. Dommage que je travaille samedi car j’aurais rêver de vous rencontrer…

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