Virus ZIKA et AMP

Vous avez entendu parler du virus ZIKA qui sévit dans certains pays d’Afrique, d’Amérique, d’Asie et dans le Pacifique. C’est un virus qui est connu depuis de nombreuses années, ce qui pose souci actuellement c’est l’augmentation des cas d’enfants nés atteints de microcéphalies. Les complications du virus chez les adultes peuvent avoir des formes graves aussi. De plus le virus est transmissible via les relations sexuelles. L’incertitude persiste sur le lien direct entre l’infection par le virus ZIKA et les cas de microcéphalie, mais dans les pays à forte contamination, comme le Brésil, les cas d’enfants nés atteint de microcéphalie ont « augmenté de façon importante en 2015, passant de 150 naissances à plus de 3800 enfants nés atteints« . Voir ici Le virus ZIKA est fortement soupçonné d’être à l’origine de cela.

« Complications potentielles

Lors des grandes flambées épidémiques en Polynésie française et au Brésil, en 2013 et en 2015 respectivement, les autorités sanitaires nationales ont signalé des complications neurologiques et auto-immunes potentielles. Récemment, au Brésil, les autorités sanitaires locales ont observé une recrudescence de cas atteints du syndrome Guillain-Barré qui coïncident avec des cas d’infections à virus Zika dans le grand public, ainsi qu’une augmentation du nombre des nouveau-nés atteints de microcéphalie dans le nord-est du pays.

De nombreuses nouvelles études ont conforté l’association entre l’infection à virus Zika et la survenue de malformations fœtales et de troubles neurologiques. D’autres investigations seront toutefois nécessaires pour pouvoir mieux comprendre ce lien. Des investigations sont également en cours sur d’autres causes potentielles. » source OMS

Ce tableau assez sombre du risque encouru par les couples désirant mettre en route une grossesse est réel. Et les couples en parcours d’AMP ? Le risque est réel aussi. Le virus ZIKA vient menacer la santé des fœtus et des adultes, mais il vient également mettre en frein à toutes les tentatives d’AMP (FIV, de TEC, de don de gamètes et de préservations) car le ministère de la Santé a activé « un principe de précaution maximum ». Dans les départements français d’Amérique (Guadeloupe, Guyane, Martinique)  l’activité d’AMP qui est totalement à l’arrêt, un vent de panique souffle sur les couples en attente d’une AMP : quand allons pouvoir faire notre tentative ? Nous arrivons bientôt à la fin de notre possible prise en charge mais le centre est fermé jusqu’à nouvel ordre. On nous impose un délai de six mois pour les examens, c’est insupportable et incompréhensible. En métropole, aussi certains couples sont confrontés au virus ZIKA.

C’est le cas d’un jeune couple que nous avons rencontré pendant la Semaine de Sensibilisation sur l’Infertilité. La biopsie testiculaire qui devait se faire dans les prochains jours a été repoussée de six mois, lorsqu’ils ont évoqué leur récent séjour en Martinique. C’est aussi le cas d’Alexia qui devait faire un transfert d’embryon congelé à son retour de Cuba au mois de juin. Mais lorsqu’elle a évoqué au détour d’une conversation ce voyage, la réponse du gynécologue a été radicale : annulation de cette tentative, rien pendant les six mois à venir.
Les patients concernés se mobilisent, donc pour tenter de trouver des réponses face à cette situation bloquée et doublement anxiogène : toutes les tentatives sont soit carrément annulées pour une durée indéterminée, voir repoussées d’au moins six mois (quid des « embouteillages » dans 6 mois, de toutes les prises en charge qui ne se seront pas faites à temps ?) auquel s’ajoute le risque possible de microcéphalie pour le fœtus en cas de grossesse.
Voici le témoignage d’Alexia qui a fait un gros travail de recherche pour comprendre la situation des autorités de santé et d’AMP face au risque ZIKA.
« Suivis en PMA dans une clinique privée parisienne, nous devions entamer une procédure de transfert d’embryon congelé prochainement. Début avril, dans le bureau de notre gynécologue, j’ai évoqué, en toute innocence, nos vacances à Cuba prévues en juin. La réponse de ma gynécologue a été catégorique : soit nous annulons nos vacances, soit notre projet PMA est reporté de 6 mois après notre retour, c’est à dire janvier 2017. La cause : Le phénomène ZIKA, et les recommandations de l’agence de biomédecine.
Pour ceux qui sont contraints de passer par une PMA, il est facile de comprendre qu’un report de 6 mois, c’est comme si on nous supprimait tout espoir de devenir parents. La motivation en PMA c’est justement les projets à courtes échéances.
 
Une fois rentrée chez moi, j’ai commencé à faire des recherches sur internet, lesquelles m’ont amenée à prendre contact directement avec la responsable AMP de l’agence de biomédecine. Elle m’a alors été précisé que seul un délai d’un mois d’attente et la protection des rapports étaient préconisés afin de bénéficier d’une PMA après un séjour en zone à risque ZIKA. J’ai dû batailler avec mon centre PMA afin d’obtenir qu’ils  respectent les préconisations de l’agence de biomédecine. Sans mes recherches et mon acharnement, nous aurions été contraints de nous en tenir aux conditions fermes annoncées par notre gynécologue.
 
Depuis, j’ai pu discuter avec d’autres femmes sur un forum spécialisé, et j’ai découvert que nous étions de plus en plus nombreuses à subir l’excès de zèle pratiqué par les centres PMA qui imposent tous de manière catégorique un délai de 6 mois d’attente en cas de séjour en zone à risque.
 
J’ai pu me procurer les recommandations officielles de l’agence de biomédecine destinées aux professionnels et cette préconisation n’apparaît nulle part.
Pourquoi nous imposer un tel délai d’attente alors qu’il n’est vraisemblablement pas utile ?
Pourquoi ne pas respecter les recommandations de l’agence de biomédecine ?
Pourquoi ne pas nous faire pratiquer les tests existants pour détecter ce virus, d’autant qu’ils ne sont pas pris en charge par la sécurité sociale ?
Pour les résidentes des DFA (Départements français d’Amérique), les centres PMA ayant purement et simplement stoppé toute activité, qu’en est-il de la limite de prise en charge par la sécurité sociale ? Sera-t-elle différée de manière proportionnelle à la durée de fermeture ?
Nous sommes dépitées, démoralisées et scandalisées de constater que ces mesures excessives n’ont aucun fondement, ni aucune cohérence. Aucun contrôle officiel, aucune prévention ne sont effectués en amont. La mise en quarantaine de 6 mois n’est appliquée que pour les femmes qui ont le malheur de parler de leurs futures vacances. Comment des mesures aussi strictes et catégoriques peuvent-elles être appliquées quand elles ne reposent que sur des dires officieux de patientes ? Il suffit de taire ses projets de vacances pour passer entre les mailles du filet !
 
Nous avons le sentiment d’être pris en otage par les centres PMA, de ne pas avoir le moindre pouvoir de décision sur le déroulement de notre future parentalité. Pour nous, il s’agit clairement d’un abus de pouvoir.
 
Nous demandons uniquement à ce que les préconisations de l’agence de biomédecine soient respectées. Dans le pire des cas, elles impliquent des tests spermatiques et le recours à un circuit AMP en contexte viral en cas de positivité du test.
Est-ce que l’on interdit le recours à l’AMP aux personnes atteintes d’une maladie génétique ou par le virus HIV ? Non, ces maladies sont contournées.
Impose t-on des IMG aux femmes enceintes naturellement et qui vivent dans les DFA ou qui y ont séjourné ? Non, elles sont libres d’assumer leur responsabilité.
Alors pourquoi nous prendre en otage alors qu’il suffirait de respecter les recommandations officielles pour que la sécurité sanitaire soit assurée et que les patients ne se sentent pas pris en otage ? »
Nous avons pu interroger le docteur Françoise MERLET, référente AMP à la direction procréation, embryologie et génétique humaines à l’agence de biomédecine. Nous lui avons fait part des prises de position de certains centres d’AMP face au virus ZIKA, qui imposent aux patients des reports de six mois, sans distinction des situations plus ou moins à risque. Sa réponse est claire : Le risque ZIKA est réel, les cas de microcéphalie sur des enfants nés dans ce contexte sont en augmentation. Le principe de précaution est donc de mise, tant que les informations scientifiques ne peuvent apporter de certitudes sur les réels vecteurs du virus ZIKA. L’agence de biomédecine s’appuie sur les recommandations internationales. Deux situations sont concernées :
  • risque périconceptionnel pour les couples qui bénéficieraient d’une AMP au cours ou au décours d’une infection par le virus ZIKA
  • risque gravidique pour des femmes qui mèneraient une grossesse après AMP dans une zone d’épidémie.
Vous trouverez dans le document de l’agence de biomédecine « Recommandations professionnelles ZIKA et AMP du 8 février 2016, modifiées le 18 mars 2016« , toutes les recommandations détaillées en l’état actuel des connaissances, en fonction des situations :
  • couples souhaitant une AMP
  • patients souhaitant bénéficier d’une préservation de la fertilité
  • personnes souhaitant donner des gamètes
– lorsque les personnes concernées ou leur partenaire résident :
  • dans les départements français d’Amérique
  • en métropole après avoir séjourné récemment en zone épidémique

Les responsables de l’agence de biomédecine suivent se sujet de très près, car ils ont bien conscience de ce que les annulations ou report d’AMP des couples en attente sont difficile à vivre. Les recommandations de l’agence de biomédecine, peuvent donc être, éventuellement actualisées en fonction des évolutions des connaissances scientifiques. Mais le risque est réel pour le fœtus, l’agence de biomédecine est donc dans son rôle lorsqu’elles fait ces recommandations d’annulation de toutes tentatives d’AMP dans les régions d’épidémie. Les délais de report des tentatives sont variables en fonction de la situation géographique et infectieuse des patients. Elles s’échelonnent d’un report indéterminé avec proposition de cryoconservation des ovocytes si possible, à un délai de 28 jours après un retour d’une zone d’épidémie, avant toute tentative d’AMP :

  • Dans les Départements Français d’Amérique : La situation des couples en parcours d’AMP ou ayant besoin d’une AMP est bloquée pour une durée indéterminée.

    • La situation de zone d’épidémie, impose de reporter, d’annuler les tentatives d’AMP (FIV, TEC, I.A.) pour éviter DEUX RISQUES POSSIBLE : le risque, en cas d’infection des membres du couple, de transmission du virus aux embryons (via les gamètes infectées) obtenus dans le cadre d’une AMP. Auquel s’ajoute le risque de transmission au fœtus, par le moustique ou les relations sexuelles en cas de grossesse.
    • La règle pour les centres d’AMP est donc le report systématique. La situation pour les couples en parcours d’AMP est bloquée.
    • « TOUTEFOIS, dans certaines situations où le report de la tentative serait susceptible d’entrainer une véritable perte de chance pour le couple, en raison de l’âge de la femme ou de son statut ovarien, seule la cryoconservation des ovocytes peut-être envisagés. » Dans ces cas là des tests (sanguins et urinaires) doivent être réalisé chez la patiente, s’ils sont positifs au ZIKA même la cryoconservation ne pourra pas se faire, s’ils sont négatifs au zika, la conservation des ovocytes pourra se faire.
    • Mais aucune tentative d’AMP ne sera réalisée, pour éviter tout risque de transmission du virus ZIKA (suite piqure de moustique ou transmis dans le cadre des relations sexuelles)  sur le potentiel fœtus.
    • Pour les patients souhaitant bénéficier d’une préservation de la fertilité
      • cryoconservation des gamètes et des tissus germinaux possible après tests sur le sang, les urines et le sperme.
    • Pour les personnes souhaitant donner leurs gamètes
      • L’activité du don de gamètes est arrêtée pour une durée qui dépendra de l’acquisition de nouvelles connaissances scientifiques.

  • En métropole : la situation est moins bloquée car seul le risque de transmission via les gamètes ou les relations sexuelles existe (suite à un séjour en zone à risque). La contamination du potentiel fœtus est écartée, car nous ne sommes pas dans une zone d’épidémie.

    • Métropole AMP possible si le couple ayant séjourné en zone d’épidémie n’est pas infecté,
    • Si vous avez été infecté par le virus ZIKA le délais avant toute tentative d’AMP, don de gamètes ou préservation des gamètes est de 6 mois. Infecté veut dire que des tests ont été effectués pour constater l’infection.
    • Si vous n’avez pas été infecté et que vous résidez en métropole (à confirmer par des tests sanguin, urinaires, sur le sperme) le délai est de 28 jour avant toute tentative d’AMP, de don de gamètes, de préservation des gamètes.
    • La règle de base qui s’applique est le report systématique de toute prise en charge du couple en AMP au-delà de 28 jours après le retour de la zone d’épidémie.
    • Au delà des 28 jours et pendant une période de 6 mois (par précaution en l’absence de données sur la durée de la persistance du virus dans le sperme), les préconisations sont d’effectuer des tests sur le plasma séminal et sur les spermatozoïdes dans un centre d’AMP spécialisé au contexte viral.
    • Personnes souhaitant préserver leur fertilité
      •  chez l’homme, la règle des 28 jours s’applique. Un report de la préservation au delà des 28 jours et pendant 6 mois avec des tests.
      • Chez la femme idem report systématique au delà de 28 jours. Tests et rapport sexuels protégés jusqu’au prélèvement des ovocytes.
    • Personnes souhaitant donner leurs gamètes = « ces candidats au don seront récusés pour une durée qui dépendra de l’acquisition de nouvelles connaissances scientifiques« 

  • De plus, pour qu’une AMP et/ou une cryoconservation soit proposée dans un contexte d’infection par le virus ZIKA elle doit se faire dans un centre d’AMP spécialisé en contexte viral. 16 centres dans 11 régions de France proposent cette prise en charge en contexte viral. Mais dans les territoires et départements d’outre-mer, seule la Guadeloupe et l’Ile de la Réunion ont un centre AMP spécialisé en contexte viral.

Le docteur Merlet n’avait pas de réponse à nous apporter sur les couples de patients arrivant à la limite de prise en charge (43 ans, ou fin du 100% infertilité) qui ne peuvent pas faire de tentative à cause de l’arrêt de l’activité de leur centre. Nous n’avons pas encore assez de recul. Les couples se trouvant dans cette situation limite doivent voir cela avec leur centre d’AMP en premier lieu, pour qu’une solution soit trouvée, permettant de réaliser ce ou ces dernières tentatives d’AMP dans les meilleurs conditions possibles.

Faites remonter les difficultés que vous rencontrez à ce sujet à l’agence de biomédecine et à BAMP. Les couples sont confrontées à une triple peine : infertilité, activité d’AMP annulée ou repoussée, menace du virus ZIKA. Dans ce contexte particulier, le dialogue entre les équipes d’AMP et les couples directement concernés par le ZIKA, est encore plus nécessaire. L’information doit circuler pour ne pas que les couples infertiles se sentent une nouvelle fois soumis à une situation impossible.

L’objectif des couples en AMP, comme des équipes d’AMP et du ministère de la santé sont que des bébés puissent naître en bonne santé. Le dialogue et la mise en place de solutions adaptée au cas par cas doivent permettre cela.

Merci à Alexia de nous avoir alerté sur cette situation très compliquée. Nous suivons avec vous l’évolution de cette situation.

Voir les détails des recommandation de l’agence de biomédecine en date du 18 mars 2016

Voir article sur le site du centre PMAtlantique avec la liste des pays à risque.

Commentaires à propos de cet article (29) :

  1. Un grand merci pour cet article détaillé. Nous avons effectué un séjour en Guadeloupe il y a un mois et je m’interrogeais justement sur les impacts possibles si une donneuse nous est attribuée rapidement.

    1. Le centre AMP vous a-t-il proposé de tester une possible infection au virus (sang, urine, sperme)? Si pas de présence du virus, le délai avant toute tentatives = 28 jours

      1. Non pas de telle proposition. On m’a dit que la présence du virus était variable dans le sperme et que le test n’était pas fiable. Et que ça nous ferait entrer dans un circuit adapté qui était déjà saturé en région parisienne. Bref, j’ai l’impression d’avoir été victime du principe de précaution extrême.

        1. C’est la règle principe de précaution extrême. Effectivement, si l’AMP doit se faire, elle doit se faire dans un centre spécialisé (contexte viral).
          Test pas fiable ? C’est pourtant à partir de ces tests que les décisions peuvent être prises (tirés du document de l’agence de biomédecine en date du 1er avril 2016).
          Relire la page 4 du document de l’abm, règle = 28 jours + tests = amp possible. La période de 6 mois, concerne la réalisation de test sur le sperme pendant cette période de 6 mois. Mais si tests négatifs = amp possible.

        2. Bonjour les filles,
          J’ai revu ma gynéco hier suite à mon retour de Cuba. Elle m’a indiqué qu’à présent seul le délai de 28 jours après un retour de zone à risque était imposé. Fini les 6 mois catégoriques. Elle a essayé de noyer le poisson en m’affirmant qu’il s’agissait de mesures nouvelles, mais bon… l’essentiel est qu’à présent ils appliquent les recommandations officielles ! N’attendez plus et courez-voir vos gynécos !!!!

          1. Coucou Alexia, je suis dans la même situation que toi !
            ( en attente suite à un voyage en Guadeloupe )
            Comment puis je prouver à mon gynécologue cette nouvelle mesure des 28 jours ?!
            Ma gynécologue n’as pas l air très au courant et ça devient insupportable …
            Merci pour ton temoinage
            Sonia

          2. Bonjour Sonia, il faudrait que je puisse avoir ton adresse mail pour te transférer le dossier des préconisations officielles de l’agence de biomédecine que tu pourras soumettre à ta gyneco

        3. Mon compagnon est paraplégique, nous vivons en Guadeloupe globalement on nous dit ( mail reçu ce matin de l’hôpital qui doit nous suivre en Région parisienne) qu’il faut rester 2 mois avant de faire le test pour le Zika et si c’ est négatif, il,pourront commencer la prise en charge sinon si c’ est positif, c’ eSt dans un centre anti- viral. Suis totalement démoralisée .ça fait déjà 4 ans ,sans succès, que l’on se bat en Guadeloupe . Là je ne sais plus quoi faire… .

          1. Bonjour
            Effectivement, le virus ZIKA surajoute des difficultés là, où il y en a déjà et les couples infertiles se trouvent doublement désemparés (infertilité et impossibilité de faire une AMP).
            Avez-vous déjà fait le test en Guadeloupe ? Vous et votre mari, car si vous êtes déjà infectés la question de rester deux mois en métropole est réglée.
            Si vous n’êtes pas encore infectés par le virus ZIKA, ne pouvez-vous pas faire vitrifier vos gamètes en Martinique dans le centre qui le fait, pour attendre que l’épidémie se résorbe d’elle-même.
            La seule solution restante si vous n’êtes pas encore infectés, c’est de venir en Métropole, mais comme les recommandations imposent plusieurs mois d’attente avant le test, puis une éventuelle tentative; Pouvez-vous envisager de venir plusieurs mois en Métropole, d’autant que si une AMP est possible, il faut que les couples s’engagent à vivre la grossesse en Métropole (mais je ne vois pas comment cela peut être contrôlé).
            Quel âge avez-vous ? C’est peut-être un élément qui peut vous aider à prendre une décision.
            Sachez que les équipes sur place, suivent cette situation au plus prêt, pour pouvoir répondre le mieux possible aux besoins des patients. Ils sont bloqués par les recommandations sanitaires nationales et internationales. C’est ce qui nous a été confirmé, par des professionnels travaillant aux Antilles, rencontrés lors de FFER.
            Les recommandations sanitaires sont très strictes et ils ne peuvent pas faire autrement.

  2. Merci pour ces infos! Nous sommes actuellement en vacances en Guadeloupe, avant d’entamer une FIV en juin… nous n’avons pas parlé de ces vacances à notre centre, non pas qu’on ait cherché à les cacher (jusqu’à ce que je lise cet article, je n’imaginais pas les conséquences possibles), mais l’occasion ne s’est simplement pas présentée d’en parler. Vaut-il mieux que l’on ne dise rien pour « passer à travers les mailles du filet », ou est-ce trop risqué d’un point de vue sanitaire?

    1. Nous avons nous aussi du repousser notre tentative suite à un voyage en Amérique du sud. Nous sommes en processus d iad et nous étions en train de finaliser notre dossier quand nous avons innocemment parle de notre voyage…même réaction que chez les médecins d’Alexia, tentative repoussée 6 mois après notre retour de vacances.
      Idem j ai fait des recherches surtout du côté des USA, et de la CDC. http://www.cdc.gov/media/releases/2016/s0325-zika-virus-recommendations.html
      For men and women without symptoms of Zika virus but who had possible exposure to Zika from recent travel or sexual contact, CDC recommends healthcare providers advise their patients wait at least 8 weeks after their possible exposure before trying to get pregnant in order to minimize risk.
      Après quelques échanges de mails nous avons eu le go du centre en coupant la poire en 2, nous respectons les 8 semaines de la CDC.
      Partir en vacances pour prendre des forces avant de lancer l iad a failli se retourner contre nous..

    2. Gros risques = principe de précaution activé au maximum. Recommandations internationales et nationales.
      En fonction des situations différentes = des solutions différentes. Résidence et AMP en zone à risque = pas d’AMP pour risque sur embryons et pas de grossesse pour risque sur foetus / Résidence et amp en zone non à risque, avec un voyage en zone à risque = amp possible dans certaines conditions.
      Rien pendant 6 mois à 28 jours sans amp, possible de contrôler dans les urines, le sange et le sperme la présence du virus.
      L’état prends des précautions car les conséquences pour les foetus touchées sont dramatiques.

  3. Perso j’ai été confrontée au problème mais j’ai « caché » mon départ à mon centre. Du moins au staff car mon Doc était au courant et m’a conseillé de partir. Mais je partais 4 jours, en ville, dans un contexte pro très cadré. Je ne regrette pas ma décision car j’ai ni vu ni entendu le moindre moustique durant ce court séjour! Et pareil, le délai d’attente avoir de pouvoir reprendre pour un TEV était de 6 mois après le retour…

  4. Merci pour ces explications, en effet c’est très compliqué à gérer pour les couples en parcours… Nous sommes partis au Vietnam en mars et devons commencer une FIV très prochainement, ce pays n’était pas à risque quand nous sommes partis mais il semblerait que ça ne soit plus le cas… Nous ne dirons rien non plus, on n’a pas croisé un seul moustique.

  5. Bonjour les filles,
    J’ai revu ma gynéco hier suite à mon retour de Cuba. Elle m’a indiqué qu’à présent seul le délai de 28 jours après un retour de zone à risque était imposé. Fini les 6 mois catégoriques. Elle a essayé de noyer le poisson en m’affirmant qu’il s’agissait de mesures nouvelles, mais bon… l’essentiel est qu’à présent ils appliquent les recommandations officielles ! N’attendez plus et courez-voir vos gynécos !!!!

  6. Bonjour,
    Le spécialiste qui me suit à Paris refuse toute tentative de FIV avant 6 mois. Pour celles qui n’ont eu à attendre « que » 28 jours, où êtes-vous suivies SVP?

    1. Lui avez-vous parlé des recommandations de l’agence de biomédecine ?
      Est-ce que les sérologies ont été faites pour savoir si vous et/ou votre conjoint avez contracté le virus zika ?
      Si les sérologies sont positives, effectivement, aucune tentatives de FIV ne peut être réalisées avant 6 mois.
      Et encore les sérologies, ont plusieurs niveaux qui doivent être explorées pour évaluer à la fois le plasma séminal (avant préparation du sperme) et la fraction finale (après préparation du sperme). En fonction des résultats, une AMP pourra être réalisée dans un centre prennant en charge les patients en contexte viral ou dans un centre lambda. Mais cette décision doit se baser sur les sérologies.

  7. Bonsoir,
    J’ai été infectée par Zika fin juillet et après plusieurs tentatives en France, je suis en train de commencer une FIV en Espagne, j’attends la sérologie qui décidera si je suis toujours porteuse (si j’ai bien compris) mon mari lui est négatif. Mon centre de PMA ers Espagne me le déconseille mais ne me l’interdit pas…
    A lire tout ceci je ne sais plus quoi faire si je dois continuer, aujourd’hui ce qui nous semble important c’est que la tentative fonctionne, mais je me demandais si nous pouvions déceler des anomalies sur le foetus si la FIV s’avérait une réussite cette fois ci?

    1. BOnjour
      Seule la sérologie pourra dire si vous êtes toujours porteuse ou pas du virus. Les centres AMP français en zone à risques ont fermé l’activité d’AMP pour deux raisons, deux RISQUES :
      – traiter des patients porteurs du virus ========= risque de transmission au fœtus, via les gamètes infectées
      – démarrer une grossesse après une AMP (sur patients sains donc) ========== risque de transmission au fœtus, via une pique de moustique sur la mère ou via des relations sexuelles (si monsieur se fait lui aussi piqué par un moustique).
      Alors effectivement, PRINCIPE DE PRÉCAUTION oblige, les recommandations internationales et Françaises se mettent en place, les équipes doivent vous informer, prendre aussi leurs responsabilités médico-légales.
      Oui les anomalies du développement cérébrales peuvent se voir aux échographies, mais aucun traitement pour y remédier……Donc gros risque de voir naitre un enfant malade. Cette situation est très compliquée. En France les recommandations sont que si le couple n’est pas infecté, une AMP peut être réalisée, mais le couple doit s’engager à mener la grossesse dans une zone où le risque n’existe pas………
      Tenez vous au courant des suites

  8. Bonjour, idem pour moi. Retour de 10j en Martinique pour me remettre de ma fausse couche, et malgré la fin de l’épidémie, j’ai aussi la pause forcée de 2mois avant de pouvoir faire les Sérologies.
    Bon d’un côté je me dis que j’aurai mieux fait de me taire, de l’autre je ne souhaite pas revivre ce cauchemar. La patience est donc de mise…
    Merci pour les explications, c’était pas très clair avec mon gyneco, pris de court sans doute, et je n’ai pas fait bac+5 zika.
    Courage à toutes et surtout aux antillaises qui sont dans l’attente.

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