ZIKA : dernières informations

Le virus ZIKA est toujours là, les centres AMP en zones à risques sont toujours fermés, les tentatives sont repoussées à une date indéterminée. Les couples vivant en zones à risques zika (DFA = Départements Français d’Amérique) se sentent donc totalement perdus. Ce qui se comprend, quand l’on sait la pression qui pèse en temps normal sur un couple en désir d’enfant et devant avoir recours à une AMP. Alors dans ce contexte particulier de fermeture totale des centres AMP, on imagine très bien la panique chez les couples infertiles. La situation de l’AMP en zone à risques est bloquée, selon des recommandations mondiales, du fait des risques très élevés de contracter le virus, qui, pour rappel peut provoquer chez les adultes atteints  des troubles neurologiques graves (maladie de Guillain-Barré) et chez les fœtus des malformations graves (microcéphalies).

D’ailleurs certains athlètes des prochains Jeux Olympiques, ont récemment déclarés forfait, par crainte d’être touchés par le virus,  lors des J.O. qui doivent se dérouler au Brésil, pays terriblement touchés par cette épidémie.

Les recommandations mondiales,  sont de deux ordres concernant ZIKA et la reproduction :

  1. Une personne qui a voyagé dans une région où le virus Zika est présent ne devrait pas essayer de concevoir naturellement, faire un don de gamètes ou procéder à un traitement de fertilité pendant 28 jours.
  2. Toute personne qui a eu une infection par le virus Zika ne devrait pas essayer de concevoir naturellement, faire un don de gamètes ou procéder à un traitement de fertilité pendant au moins 6 mois.

Pour savoir pourquoi, l’AMP a été stoppé dans les zones à risques et repoussée de quelques mois pour les couples ayant voyagé en zone à risque lire cet article. Concernant les patients résidents en métropole les recommandations sont bien de 28 jours sans AMP (ce délai est susceptible de changer, pour passer à deux mois), puis réalisation d’une sérologie, si elle est négative, une AMP est possible en métropole.

Suite aux nombreux mails reçu concernant le virus ZIKA et l’AMP, nous avons repris contact début juillet avec les responsables de cette question à l’Agence de Biomédecine, pour pouvoir faire le point sur la situation Française.

  • L’agence de biomédecine reçoit elle aussi de nombreuses demandes, de couples souvent très mal par rapport à la fermeture de leurs centres AMP et donc au report à une date indéterminée de leurs tentatives d’AMP.
  • Cette question du ZIKA et de l’AMP occupe les instances médicales (ministère de la santé, haut conseil de la santé publique et l’agence de la biomédecine) Françaises qui cherchent à trouver des solutions :
    • Réunion entre l’ABM et le Haut Conseil de la Santé Publique début juillet, pour faire le point sur les recommandations sanitaires concernant zika et amp.
    • « Introduction de la sérologie dans les recommandations après vérification des performances du test. »
    • Une analyse supplémentaire, via le « centre national de référence pour ce type de virus situé à Marseille » (seul pour la Métropole et les DOM-TOM donc débordé) qui peut évaluer la séro-neutralisation du virus, pour affiner encore l’évaluation de la présence du virus.
    • Des recherches en cours, sur le suivi d’hommes infectés pour voir sur plusieurs mois, comment le virus reste plus ou  moins présent dans le sperme. Groupes de recherches en métropole et en Guadeloupe s’activent sur ce sujet.

Jusqu’à présents deux vecteurs de transmission du virus étaient connus :

  • via une piqure de moustique
  • via du sperme d’un homme infecté par une piqure de moustique

A la mi-juillet, un cas de transmission d’une femme infectée vers un homme sain a été suivi, aux États-Unis. De plus, les spécialistes au niveau mondiale, pensent que l’épidémie va durer encore deux ou trois ans. Elle va s’arrêter d’elle-même lorsque la majorité de la population d’une zone infectée sera immunisée. Comme en Polynésie qui a subi une épidémie en 2013, touchant près de 70% de la population, et qui n’a pas subi de nouvelle épidémie depuis.

Cette information ne va pas rassurer les patients AMP des DFA. Néanmoins, les autorités sanitaires françaises ont mis en place différentes propositions pour palier, un peu,  cette situation dramatique :

  • Congélation possible des ovocytes dans le seul centre AMP de la région Antillaise qui peut prendre en charge des patients en contexte viral. C’est le centre public Guadeloupéen, pour l’instant il est autorisé à pratiquer des préservations ovocytaire pour des couples dont le dossier médical le nécessite (limite d’âge, IOP). A ce jour, un peu plus de 80 femmes ont pu bénéficier de cette préservation ovocytaire.
  • Possibilité de réaliser ces congélations dans les centres français de métrople prenant en charge des patients à risque viral. Attention fermeture des centres AMP au mois d’aout + risque de liste d’attente pour cause de surcharge d’activité.
  • Possibilité de réaliser une AMP en métropole, si le couple n’est pas infecté et s’il s’engage à vivre la grossesse en métropole aussi. Ce qui fait beaucoup de conditions, mais c’est une solution.  Mais là aussi, les centres en métropole sont déjà très chargés avec les couples métropolitains, ce qui peut générer encore de l’attente et du délai. Mais c’est une possibilité.
  • Recherches en cours pour comprendre le fonctionnement du virus et sa persistance dans le sperme. Afin de proposer si possible de nouvelles propositions de prise en charge des couples infectés.

Le principe de précaution est donc activé dans ce dossier ZIKA/AMP, car les risques sanitaires sont trop important. Des solutions se mettent en place, qui ne sont que des tentatives de solutions pour tenter d’apporter un peu d’espoir aux patients AMP vivant dans les zones infectées. Les autorités sanitaires sont mobilisées sur ce dossier tant pour trouver des solutions médicales (tests du sperme, sérologies) et administratives (préservation ovocytaires, amp et grossesses  en métropole). Elles ont totalement conscience de la souffrance supplémentaire que subissent les couples concernés par cette situation d’AMP bloquée pour cause d’épidémie Zika. Elles mettent tout en œuvre pour gérer au mieux ce délicat contexte sanitaire.

Les recommandations publiées en mars 2016 par l’agence de biomédecine, vont être prochainement actualisées pour y introduire les nouvelles données concernant cette épidémie Zika et son impact sur l’AMP en France et dans les Département Français d’Afrique.

Merci au docteur Françoise MERLET, de l’Agence de biomédecine pour ce complément d’informations concernant ZIKA et l’AMP

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Edit du 27 juillet : L’agence de biomédecine va publié sur son site, demain, de nouvelles recommandations. Voir ici

« Ces recommandations sont conçues pour être modifiées tant que de besoin, en fonction des connaissances acquises et de l’évolution de l’épidémie. […] Un groupe d’experts en AMP, virologie, CNR arbovirose, obstétrique, ainsi que des représentants du Haut Conseil de la Santé Publique, se sont réunis pour travailler, sur les nouvelles données scientifiques, l’évolution des recommandations internationales, et suite à l’avis du HCSP. « 

  • Impossible de faire évoluer les recommandations relatives aux personnes résidents en zone à risque.
    « En l’état actuel des connaissances, il n’a malheureusement pas été possible de faire évoluer les
    recommandations pour les patients résidant dans les départements français d’Amérique (DFA) du fait des inconnues persistantes sur l’immunité acquise post-infection à virus Zika. Seule la conservation des ovocytes reste envisageable dans des conditions précises.
  • Pour les femmes qui ont été infectées par le virus Zika, pour lesquelles le diagnostic d’infection Zika a été confirmé (RT-PCR positive dans le sang ou les urines ou sérologie anti-Zika positive confirmée par un test de séro-neutralisation), il est envisageable de proposer une cryoconservation des ovocytes à distance de cette infection, alors que la recherche de virus dans le sang et les urines s’est négativée. Dans ces situations, il n’est pas nécessaire de recourir à un circuit spécifique en contexte viral pour le traitement des ovocytes recueillis. »  === cryoconservation possible.
  • En métropole
  • La période de quarantaine avant toute AMP passe à deux mois.
  • La sérologie anti IgG et anti IgM est introduite pour évaluer le dossier médicale et déterminer si une AMP est possible ou pas.

Pour retrouver tous ces éléments en détails, c’est ici

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