FFER 2016 – Bilan

Pour la troisième année consécutive le COLLECTIF BAMP a été invité à participer au congrès de la Fédération Française des Études de la Reproduction. BAMP est la seule association dont le travail de fond, le sérieux et l’engagement sont reconnus par tous les professionnels de l’AMP, ce qui se concrétise par ces invitations annuelles qui nous permettent de présenter les actions de l’association via un stand, et cette année avec en plus,  la présentation de l’exposition TRACES.

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Notre stand était installé à côté des fabricants de système d’assainissement de l’air des centres d’AMP, de matériel de transferts et ponctions, de compléments alimentaires sensés soutenir la qualité des gamètes. Nous avons pu ainsi compléter nos connaissances dans ces différents domaines, directement auprès des commerciaux de ces entreprises. Ce qui fera prochainement l’objet d’article d’information.

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Ces trois jours nous ont permis d’échanger avec les professionnels de l’AMP (gynécologues, biologistes, endocrinologues, sages-femmes), mais aussi avec les représentants des laboratoires qui produisent les médicaments. Ces rencontres, nous permettent de faire passer des messages, comme par exemple chez Merck qui commercialisent le Gonal F et le Pergoveris, pour leur dire que les fioles de liquides ne sont pas facile à ouvrir et qu’elles provoquent des coupures dont nous nous passerions bien.

Être présent pendant ces trois jours, nous donne aussi l’occasion de pouvoir intervenir depuis le public, lors des différentes tables-rondes ou conférences, pour faire entendre le point de vue des patients et des personnes concernées par l’AMP et l’infertilité, sur les différents sujets présentés.

Ce que nous pouvons retenir principalement, de ces trois jours :

  • Qu’il est nécessaire dans le cadre de la démocratie sanitaire, que les différents groupes (patients et professionnels) concernés par le sujet, puissent se rencontrer, échanger, s’écouter. En effet, comme nous l’ont dis certains professionnels « on ne pourra rien faire sans vous« . Comme nous, les patients ne pourrons rien faire sans les praticiens de l’AMP. Il est intéressant de constater que tous ce que nous pointons depuis 2013, dans notre manifeste (constats et propositions) sur la nécessité d’améliorer la prise en charge et de faire évoluer la loi de bioéthique, étaient au cœur de ces trois jours dans les discours des professionnels qui eux aussi veulent que ça change. Nous avons l’impression que le travail réalisé depuis trois ans, porte ses fruits et s’est encourageant.
  • Nous avons aussi entendu pendant ces trois jours, le malaise, voir le mal-être qu’ont exprimé certains  professionnels dans leur pratique. Deux choses semblent peser sur le vécu des professionnels de l’AMP Français :
    • La place trop importante que prennent les aspects administratifs  au détriment des soins et de la clinique auprès des couples. « Nous faisons plus de rapports et administratifs que de nous occuper de nos patients« . « En cinq ans, notre métier à complétement changé, nous sommes passés de l’amélioration de la qualité pour le patient à la gestion des risques. C’est très dommageable« 
    • L’autre sujet de malaise, est la perte de vitesse, voir l’inexistence de la recherche française en AMP, sur le plan Européen et Mondial.  « Dans les congrès internationaux, je suis désolé de vous le dire, il n’y a plus de Français« , la frustration de ne pouvoir représenter une recherche Française en AMP de haute teneur, s’est fait entendre à différents moments de ces trois jours « Il faut que l’on puisse travailler autrement en France (exemple de l’interdiction du DPI pour réduire les taux échec d’implantation). Actuellement les praticiens sont dans une frustration maximum« . L’interdiction de réaliser certaines recherches et le manque de moyens viennent en effet, invalider la réalisation des nécessaires recherches. De plus des techniques validées et reconnues comme améliorant les taux de résultats, ne peuvent être utilisées en France, au grand désarrois des professionnels et au détriment des patients. Les études qui pourraient montrer l’impact positif de ces techniques ne peuvent donc pas être réalisées en France, « Nous en sommes à faire des revues de presse sur les innovations et les découvertes des autres« .
  • Les donneurs et donneuses de gamètes sont plus nombreux, sur les six premiers mois de cette année, que les années précédentes à la même période. La mobilisation des différents acteurs pour la diffusion de l’information (spots de l’agence de biomédecine, mobilisation sur les réseaux sociaux, distribution de plaquettes d’information, organisation d’actions spécifiques), ainsi que l’ouverture du don aux personnes n’ayant pas encore d’enfant participent à cette légère augmentation des dons de gamètes. Mais comme nous partons de loin, il y a encore beaucoup de chemin à parcourir. Nous reviendrons plus en détails, dans un prochain article sur des études qui ont été menées plus spécifiquement sur les donneurs et les donneuses sans enfant, études qui sont évidement très intéressantes.

 

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L’intervention de Laurent BIDARD, sur le thème de l’AMP et les générations futures était passionnante. Comment penser la complexité, comment penser la reproduction médicale séparé de la sexualité, face à la mondialisation et à la libéralisation. Il a posé la question du sens de ce que nous faisons Monsieur BIDARD  travail avec Edgar MORIN sur les aspects sociologiques, anthropologiques et philosophique de la complexité des organisations. Là aussi nous reviendrons plus longuement dans un prochain article.

Magalie BENOIT, sophrologue, que nous avons vue débuter et qui exerce depuis plusieurs années maintenant en région parisienne (groupe de parole, interventions dans les centres AMP, cabinet privé), a fait une présentation remarquée, sur l’apport de la sophrologie dans l’accompagnement des patients en parcours d’AMP. Cette intervention dans la session Sages-Femmes est une belle reconnaissance du travail réalisé et de l’importance des médecines complémentaires dans l’accompagnement des patients. Bravo pour cette présentation et merci pour l’allusion à BAMP. La solidarité fait du bien.

Nous vous proposerons dans de prochains articles des retours sur des thèmes plus précis. Même si nous pouvons vous apporter une certaine information, qui tend à rester objective, nous essayons toujours de la replacer du point de vue du patient, de l’association militante que  nous sommes. Nous vous rappelons que le meilleur interlocuteur sur les sujets médicaux, reste votre médecin et l’équipe médicale qui vous suit. Si le dialogue est difficile ce n’est pas normal, il est donc nécessaire de pouvoir retrouver un échange et un dialogue de qualité. Les éléments que nous pouvons vous proposer, dans ces retours sur les conférences, peuvent vous donner des pistes de discussion, pour pouvoir renouer le dialogue avec l’équipe qui vous suit.

Un grand merci aux cinq bénévoles de l’association COLLECTIF BAMP (Céline, Stéphanie, Caroline, M.J., Virginie) qui ont donné du temps, ainsi qu’à Franck (ami de la cause)  un peu, beaucoup, passionnément pour installer l’exposition, tenir le stand, participer aux conférences, parler avec les différents interlocuteurs, rédiger des comptes rendus.

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Une partie de l’équipe BAMP ! Céline, Virginie et Stéphanie

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Commentaires à propos de cet article (8) :

    1. Les médecins veulent dans leur grande majorité voir la question du DPI, évoluer vers une ouverture hors maladies génétiques.
      Ils sont convaincus de son utilité pour réduire les taux d’échec lors des transferts.
      Nous devons maintenant, agir politiquement pour que la loi de bioéthique change.
      Notre 1er rendez-vous au ministère de la Santé allait dans ce sens…….
      Nous devons aller convaincre nos représentant politique. Nous devons être entendus lors de prochains ETats généraux de l’AMP qui doivent être organisés par le Conseil Nationale Consultatif d’Ethique dans le cadre des révisions de la loi de bioéthique……2018 ?

  1. Merci pour ce compte-rendu Irouwen. Ça m’a rappelé des souvenirs et notre rencontre…
    Grâce à Bamp, on avance petit à petit, mais il reste du boulot ! La France a effectivement un retard énorme et le manque de budget pour la recherche en PMA est malheureusement une volonté politique il me semble. La manif pour tous n’a pas aidé… Oserais-je dire que la France est un pays rétrograde ? En tout cas, bien derrière notre voisin l’Espagne par exemple.
    Encore merci pour le travail que vous abattez et qui porte ses fruits !

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