Nouvelle actualisation des recommandations de l’ABM/covid-19

Les recommandations ont été publié le 8 octobre, le dernier groupe de travail qui a travaillé dessus, s’est réunis le 17 septembre.

Pour rappel, un groupe de travail est en place depuis le mois d’avril, il regroupe les représentants des sociétés savantes de l’AMP, de l’infectiologie, des questions d’hygiène hospitalière, de l’ABM et de notre association, ainsi que des représentant d’ARS et du ministère de la santé.

L’objectif de ces recommandations est de proposer un cadre de prise en charge en AMP dans le contexte d’épidémie de covid-19. Ces recommandations sont validées par le ministère de la Santé. Elles s’appuient aussi sur d’autres recommandations plus larges, comme celles formulées par la Haute Autorité de Santé. (voir ici pour la question des co-morbidités)

Lors de cette dernière réunion, nous demandions : « Comment garantir le maintien de l’activité d’amp et la poursuite des prises en charge en AMP, malgré l’intensification de l’épidémie ?« . 

Le ministère de la Santé et l’Agence de la Biomédecine, ont pour volonté de : « de pouvoir maintenir et continuer les soins en AMP dans le contexte sanitaire lié à la Covid-19″.  Tant que possible, c’est à dire si les équipes ont tous leur professionnels en place et que le service est ouvert. Décisions qui dépendent des directions d’établissement et des ARS. Les incidences locales de l’épidémie, voir au niveau d’un établissement vont impliquer des situations au cas par cas. Tel établissement ayant la place d’organiser deux circuits patients (covid et non covid) aura une attitude différente d’un centre qui est, par exemple, limité au niveau de son architecture pour optimiser l’accueil différencié. Le contexte n’est plus celui du mois de mars, les équipes médicales, les centres hospitaliers, sont préparés. Préparé face au covid, mais pas forcément en capacité d’absorber tous les cas s’ils venaient à augmenter trop fortement et de poursuivre en même temps toutes les autres activités médicale, dont l’AMP. Tout cela est fragile.

Ces dernières recommandations doivent répondre, à une situation où l’activité d’AMP serait de nouveau trop en tension au regard de l’engorgement des hôpitaux et où il faudrait réduire encore l’activité, voir l’interrompre. Comment maintenir les soins d’AMP ? Deux éléments pour tenter d’y répondre ont été introduit dans ces nouvelles recommandations : 

  • Priorité serait donné :
    • aux femmes en cours de stimulation. Ce qui veut dire qu’il n’y aurai pas d’arrêt brutal des protocoles en cours, comme cela a été le cas au mois de mars. (Sauf à une impossibilité de faire autrement). L’objectif qui a été réaffirmé par les professionnels, c’est d’aller au moins jusqu’à la ponction, pour les femmes en cours de stimulation, de congeler les ovocytes ou les embryons et de reporter la suite du traitement à plus tard.
    • Et aux personnes en cours de préservation urgente de leur fertilité (hommes et femmes qui doivent préserver leur gamètes avant un traitement contre le cancer).
  • L’orientation des patients vers d’autres centres d’AMP qui pourraient faire aboutir le protocole. Bonne idée, mais qui dans les faits et au regard des retours de professionnels aurait du mal à se réaliser. Car les centres d’AMP sont déjà à 100 % de leur capacités de prise en charge avec leur propres patients. Comment prendre en charge des patients supplémentaires, sans moyens supplémentaires et en contexte hyper tendu à cause du covid-19 ? Mais cette option a été discuté et certains centres ont déjà une pratique de partenariats entre eux. C’est une option qui pourrait être utilisée, mais qui permettrait de traiter quelques patients. De plus, actuellement toute les régions de France sont touchées plus ou moins fortement par l’épidémie, ce qui n’était pas le cas au mois de mars. Donc possible de réorienter les patients vers d’autres, mais si les centres d’une même région ne sont pas tous touchés de la même manière par la covid-19.

L’exemple du centre d’AMP La Croix du Sud, qui a dû, il y a quelques temps, reporter les tentatives d’amp en cours et celles qui devaient commencer, illustre bien la difficulté de la tâche. Absence « brutale » du personnel nécessaire pour faire tourner l’activité quotidienne du laboratoire d’AMP = annulation (du jour pour le lendemain) et/ou report des tentatives de certains patients, orientation d’autres patients vers un autre centre d’AMP partenaire pour réaliser la ponction. Et réalisation sur place de quelques ponctions et transferts qui pouvaient être réalisées avec le personnel présent. Pour chaque couple cela a été une épreuve, pour le centre ils ont essayé de limiter les dégâts en procédant de cette façon. Après 15 jours, l’activité reprend.

Vous l’aurez compris, ces recommandations ne pourrons pas répondre à toutes les situations individuelles. Elles sont là pour essayer d’organiser à minima un moment de crise, que nous traversons tous et toutes à cause de cette épidémie. Mais tant que les centres et les équipes qui vous suivent ne sont pas plus impactées par l’épidémie, ne vous inquiétez pas outre mesure l’activité se poursuit comme depuis la reprise en mai. Respectez les gestes barrières et la distanciation sociale.

Pour vous rassurer un peu, les équipes, les centres hospitaliers, les centres d’AMP se sont organisés depuis le mois de mars, pour justement réussir à maintenir en parallèle les deux activités (patients covid et patients pour d’autres pathologies). Les professionnels de l’AMP n’ont qu’une volonté c’est de vous permettre d’aller au bout de vos protocoles, mais dans la situation  actuelle, le moindre grain de sable (covid-19) peut vite devenir un grand problème.

Les recommandations de l’ABM ont évolué au cours des derniers mois, au fil des évolutions des études médicales relatives au virus. Dans ces dernières recommandations les évolutions sont importantes en ce qui concerne les tests de détection d’une infection au covid-19. 

  • Les donneuses d’ovocytes ne sont plus obligées de se faire tester systématiquement avant le déclenchement de l’ovulation. Les études montrent en effet que les ovocytes ne sont pas infectées par la covid-19.
  • Ce qui n’est pas le cas des spermatozoïdes. Les études montrent une possible présence du virus dans les tissus testiculaires. Ce qui amènent les professionnels à plus de prudence. Mais si les tests PCR sont négatifs, pas de soucis le protocole se poursuit. 

Dans les recommandations en date du 6 octobre, vous trouverez aussi une actualisation des scénarios possibles pour vos protocoles.

 

En ce qui concerne les problématiques de report de prise en charge liées aux co-morbidités, nous vous rappelons que le tableau des co-morbidités avait été retiré des recommandations cet été. Mais nous vous rappelons aussi que, en dehors de la crise du covid-19, en pratique normale, les équipes d’AMP établissent leur propres critères de prises en charge (IMC, tabac, etc) qui peuvent être différents d’un centre à l’autre. 

Vous pouvez retrouver ici, la dernière version des recommandations de l’ABM.

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