Synéchies utérines et infertilité

L’infertilité, quand on peut la prévenir…

 Un des grands objectifs du collectif BAMP est de prévenir et agir pour réduire l’infertilité. Les causes de l’infertilité sont nombreuses et certaines d’entre elles, comme les synéchies, peuvent être évitées ou traitées. Pour cela, il faut être prise en charge par un spécialiste VRAIMENT compétent dans ce domaine très spécifique. Informer les chirurgiens gynécologues et sensibiliser les patientes devient notre mission !

Les synéchies, une pathologie peu connue

Les synéchies correspondent à un accolement des parois internes de l’utérus. Également appelées syndrome d’Asherman, ces adhérences peuvent concerner différentes parties de l’utérus, des petites parties ou de plus importantes, au niveau de la cavité utérine ou de l’isthme (1,2). La plupart du temps, les synéchies ne se manifestent pas, elles ne provoquent pas de symptômes… Elles peuvent donc affecter la fertilité sans pour autant être spontanément suspectées.

Quand elles se manifestent les principaux symptômes sont : les désordres du cycle menstruel comme une absence de règles (aménorrhée) ou une diminution du flux des règles (oligoménorrhée), une infertilité ou des complications survenant durant la grossesse (3,4). Les synéchies peuvent encore impacter les femmes qui ont eu la chance de mener une grossesse après une prise en charges adéquate, en augmentant le risque d’hémorragie du post-partum.

Principalement générées par des gestes endo-utérins traumatiques (révisions utérines, curetage, césarienne, etc.), les synéchies affectent considérablement les chances de grossesses et la possibilité de mener une grossesse à un terme raisonnable (1,4).  En effet, selon les quelques études disponibles sur le sujet, seulement 66,6% des patientes atteintes de synéchies pourront concevoir si elles sont âgées d’au plus 35 ans, au-delà de cet âge, les chances de tomber enceinte chutent à 23,5% (5). L’âge n’est bien entendu pas le seul facteur d’influence de la survenue d’une grossesse, le degré de sévérité des synéchies et l’épaisseur de l’endomètre sont également clés (4). Autant de points à traiter dans le cadre d’une prise en charge adéquate.

Les synéchies, un nouveau cheval de bataille pour le collectif BAMP

Très peu d’études existent sur les synéchies, au niveau national comme international (1). Les chiffres disponibles sont d’une part très anciens et d’autre part concernent des échantillons de femmes très faibles. Une seule étude d’ampleur a été en partie menée aux Pays-bas sur 638 femmes traitées par chirurgie hystéroscopique, la partie de l’étude évaluant l’impact des synéchies sur la fertilité en cours (6). Aujourd’hui, il est même impossible d’avoir une estimation du nombre de femmes atteintes de synéchies en France. Ce manque de connaissance, associé au fait que l’hystéroscopie opératoire qui est le traitement chirurgical de référence est relativement récente, explique sans doute en partie le peu de médecins compétents dans la prise en charge de ces traumatismes.

Notre objectif est donc de travailler en partenariat avec des spécialistes du domaine pour permettre une meilleure information des chirurgiens gynécologues sur les synéchies, leur prévention et leur prise en charge.

Au-delà des gynécologues, nous souhaitons également sensibiliser les sages-femmes. De leur côté, les femmes doivent être en mesure de savoir quand suspecter ou s’inquiéter du développement de synéchies et surtout à qui s’adresser. Notre blog sera régulièrement alimenté pour vous faire part de nos avancées et mettre des documents d’informations à votre disposition.

  1. Conforti A et al. The management of Asherman syndrome: a review of literature. Reprod Biol Endocrinol. 2013;11:118.
  2. Bricou A et al. Synéchies utérines. EMC – Gynécologie 2009:1-13 [Article 158-A-10].
  3. Myers EM, Hurst BS. Comprehensive management of severe Asherman syndrome and amenorrhea. Fertil Steril. 2012;97:160-4.
  4. March CM. Management of Asherman’s syndrome. Reprod Biomed Online. 2011;23:63-76.
  5. Fernandez H et al. Fertility after treatment of Asherman’s syndrome stage 3 and 4. J Minim Invasive Gynecol. 2006;13:398-402.
  6. Hanstede MM et al. Results of centralized Asherman surgery, 2003–2013. Fertil Steril. 2015 Dec;104(6):1561-8.e1.

Commentaires à propos de cet article (14) :

  1. Coucou, je suis la patiente témoin pour les synéchies si vous voulez! J’ai découvert le souci il y a quelques années, et ces petites cloisons se reforment de plus en plus vite. Tant que j’étais encore en PMA, on devait lever les synéchies (à froid, comme ça, avec un hystéroscope, et ça fait mal ou en chirurgie ambulatoire). Les miennes sont intra utérines mais ferment aussi l’entrée du col ce qui rend les transferts impossibles… On suspecte, comme origine, les agressions de l’utérus et du col (curetages, hystéroscopies…). On a pu les remarquer par la fermeture du col ou son passage de plus en plus difficile, par des douleurs de pré règles en permanence, une diminution des règles et en hystérosonographie (l’eau injectée se répartie mal et on voit les adhérences). Lorsque les synéchies sont récentes, ce sont des sortes de filaments, de ponts souples qui se lèvent à l’hystéroscope et qu’une grossesse débutante lèverait sans problème; lorsqu’elle sont plus anciennes, elles durcissent et s’épaississent, d’après ce que j’ai compris, et s’enlèvent en chirurgie. Elles pourraient s’apparenter aux cloisons en cas de grossesse et gêner, prendre de la place ou se déchirer. Bref, pas top. Les synéchies sont aussi un facteur gênant pour l’oeuf qui veut s’implanter car elles prennent une petite place dans l’endomètre si précieux.
    Lors des chirurgies entre les transferts, il me semble que les synéchies ont moins repoussées (si c’est le terme) lorsqu’on a mis un gel (hyalobarier) et que j’ai eu un traitement (vitamine E = Tocophérol et Torental = pentoxyfilline= vasodilatateur). On avait envisagé la pose d’un petit stérilet mais une autre équipe a eu peur que les synéchies s’emmêlent dans tout ça ou qu’on m’agresse une fois de plus (de trop) en le retirant (agression du col supplémentaire)…

  2. Bonjour, j’ai souffert de synéchies utérines suite à un accouchement provoqué à 18 SA pour cause de MFIU compliqué par une hémorragie de la délivrance massive et un curetage après rétention placentaire surinfectée, diagnostiqué un mois plus tard. Près d’une année s’est passée avant le diagnostic, le chirurgien ne me prenant pas au sérieux. Après une hystérosonographie et une hystérosalpyngographie, j’ai bénéficié de deux cures de synéchies par chirurgie 18 mois plus tard.
    Je suis tombée enceinte 6 semaines après la deuxième cure mais j’ai subi une fausse couche précoce. L’endomètre était décrit comme très fin et suite à d’autres complications annexes, nous avons du arrêter les essais.
    Je suis tombée enceinte à nouveau un an après la cure de manière inopinée. La grossesse s’est bien déroulée et notre petit bonhomme est arrivé en pleine forme. Je ne remercierai jamais assez ma chirurgienne qui a rendu cette nouvelle grossesse possible.

  3. Bonjour après avoir sibis 2 curetage suite à FC, j’ai subis 3 cures de synéchies + pose de stérilet entre 2017-2018.
    Depuis j’ai des règles très faible et qui dure a peine 3 jours.
    Ma dernière hystérosonographie en septembre 2019 indiquais trompes perméable, pas de récidive de synéchies et pourtant je n’ai toujours pas de règles franche et pas de grossesse.

  4. Bonjour,
    Ma mère souffre de synéchies depuis plusieurs années maintenant, mais, à cause d’une mauvaise prise en charge, les chirurgiens ont refusé de la réopérer. Mais elle garde l’envie d’avoir de nouveau enfant, et je pense que les médecins peuvent encore faire quelque chose. Et pour ça j’aurais besoin de trouver un nouveau médecin et/ou chirurgien. Auriez-vous, donc, des spécialistes à me recommander ?

  5. J’ai eu un curetage le 10 novembre enceinte de 12 sa et bébé avait arrêté de progresser apparement vers 7 sa.
    A 6 semaine j’ai eu une échographie j’ai vue le cœur de mon petit bébé battre mais ont était sensée me repasser une échographie dans 1-2 semaine plus tard car il voyais quelques chose l’or de cette écho ne savais pas s’il avait un autre poche car en juillet fausse couche j’ai faite mais pas eu de suivie à ce moment l’a et j’ai retomber enceinte tout suite sans le savoir ils ont attendue au 31 octobre et m’ont annoncer que le cœur de bébé ne battait plus.
    Je n’ai pas eue de règles depuis mon curetage alors ma question es t’il possible que dès synéchie ce sois installer.
    Ont es rendue en février et toujours pas de règles.
    Quoi faire svp. Je veux pas me faire annoncer que je ne pourrai plus avoir d’enfant à cause des fautes professionnel car je n’ai eu aucun suivie rien NADA.
    Ils sont sensée revoir les patiente au maximum un mois après les interventions ou du moins faire un suivie avec leurs patient.
    Je trouve ça grave quand même ces pas professionnel de jouer avec la santé des gens.
    J’essaie d’avoir un rendez-vous avec ma médecin impossible en ce moment et je pense ces urgent.
    Il y a eu négligence des spécialistes quoi faire svp.

  6. bonjour.
    Après 2 curetage dont 1 qui m.a aspiré le myometre, l hysteroscopie diagnostique réalisée au bout de 7 mois, a montré des synochies. La.plus grosse a pu être retirée. Cependant, 2 mois après, les douleurs sont revenues et l hysteroscopie diagnostique n a pas pu être réalisée. En effet, mon col s est fermé.
    Aujourd’hui j ai énormément mal. Les synochies progressent…
    On évoque de me retirer l utérus mais l.operation me fait très peur…

  7. bsr tt le monde j’écris ce message avec un peu de tristesse j’ai déjà 2 enfants mais j’aimerais un 3 ème c’est pas le même papa et j’aimerais sincèrement vivre une grossesse heureuse car c’est vraiment quelqu’un de bien..mais voilà j’ai eu une opération pour rien bref j’ai du coup des sinechies stade 4 j’ai 32 ans pensé que je vais pouvoir tomber enceinte ??

    1. Bonjour

      Est-ce que vous êtes prise en charge par un spécialiste des synéchies ?
      Vous pouvez entrer en contact avec Gézabelle qui gère le dossier des synéchies au sein de notre association.
      synechie@bamp.fr

  8. docteur declas Estelle genycologue a l’hôpital Saint Vincent de Paul a Lille
    très professionnel

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